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France : Un déballage sur une sombre affaire qui n’honore pas Darmanin et la République

France : Un déballage sur une sombre affaire qui n’honore pas Darmanin et la République

Limogée pour avoir fait respecter le droit de l’urbanisme dans une affaire de projet immobilier“, c’est l’histoire de la préfète d’Indre-et-Loire, Marie Lajus. L’affaire remonte au 7 décembre 2022 mais vient d’être ébruitée par le Canard enchaîné. Avec la tribune parue dans Le Monde et intitulée “Une profonde injustice“, les oreilles du président Emmanuel Macron et de son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, vont siffler…

Ce texte signé par une cinquantaine d’élus locaux, fonctionnaires et activistes de la société prend la défense de Marie Lajus, qui n’aurait rien fait d’autre que son travail. Au lieu d’être remercié pour cela ce serviteur de l’Etat aurait été mise au placard sans autre forme de procès, sans préavis et sans réaffectation. La même source indique que c’est l’intense lobbying des élus locaux qui aurait causé la perte de la préfète.

Un maire écologiste a confié que les plaignants “ont envoyé des SMS sans arrêt à Gérald Darmanin” pour dénoncer les agissements de la préfète, en place depuis 2020. En fait tout est parti du permis refusé à un incubateur de start-up pour s’installer dans le parc du château Louise de la Vallière, une demeure nichée dans la ville de Reugny et classée monument historique. Circonstance aggravante : ce projet aurait décimé la forêt qui occupe les lieux. L’argumentaire de la préfète a irrité les défenseurs de ce projet, des élus du département.

Cet espace “n’est pas constructible, tant aux termes du code de l’urbanisme qu’au regard des principes de la loi Climat et résilience de 2021“, arguent les signataires de la tribune. À partir de là la préfète a “exerc[é] son rôle de garant de la loi”, martèlent-ils. Puis ils ont accusé les élus locaux de “privilégier des retombées économiques à la protection de l’environnement” et “d’ignorer la loi“…

À noter que le 21 décembre 2022 la mairie de Reugny est montée au front avec un communiqué mis en ligne sur son site. “La seule implication de la commune dans ce projet consiste à mener, conformément à la loi Climat et Résilience, une étude environnementale, actuellement en cours, qui se poursuivra par une enquête publique prévue en 2023“, lit-on dans ce texte.

“À ce jour, la décision finale nécessite encore bon nombre d’étapes“, indique la commune. Au sujet des révélations du journal satirique connu pour ses déballages explosifs, la mairie ajoute : “nous affirmons qu’aucune forme de pression n’a été opérée par les élus municipaux en charge de ce dossier (…). Nous ne sommes en rien solidaires avec de tels agissements contraires aux principes républicains auxquels nous sommes attachés“, se défend le Conseil municipal.

Enfin sachez que la sénatrice socialiste Nicole Bonnefoy, qui fait partie des signataires de la tribune, a saisi Darmanin ainsi que sa patronne Élisabeth Borne et le président Emmanuel Macron pour “dénoncer le limogeage de la préfète Marie Lajus“. Par ailleurs elle a envoyé un courrier à la Première ministre pour exiger des explications officielles, comme l’y autorise son statut de parlementaire. Donc affaire à suivre…

 

 

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