Monde

Gaz russe : l’Allemagne aura froid cet hiver plus d’autres catastrophes alerte le gouvernement

Partager

L’Allemagne a longtemps retenu les coups – les sanctions économiques – de l’Union européenne (UE) contre la Russie par crainte que Vladimir Poutine coupe le robinet du gaz. Entre temps Berlin a couru vers le Qatar, l’Algérie et même le Sénégal pour s’assurer que les foyers allemands continueront de se chauffer et que l’économie continuera de tourner. Peine perdue, l’Allemagne va manquer de gaz l’hiver prochain et les contrecoups du tassement du gaz russe seront «catastrophiques», alerte le ministre de l’économie, Robert Habeck, ce vendredi 24 juin…

Poutine, ulcéré par le tour de vis sur les sanctions même si les Européens continuent d’acheter massivement, a décidé de riposter en réduisant la voilure. Et l’industrie allemande va trinquer en dépit des annonces sur la reprise de la production de charbon. Si les livraisons de gaz russe continuent de baisser, «il faudrait fermer certains secteurs industriels (…) Tous les processus d’économie de marché seraient alors suspendus. Pour certains secteurs, ce serait catastrophique. Nous ne parlons pas de deux jours ou de deux semaines, mais d’une longue période. Nous parlons ici de personnes qui seraient au chômage, de régions qui perdraient des complexes industriels entiers», a dit le ministre allemand dans un entretien avec Der Spiegel repris par RFI

Robert Habeck avertit les ménages et les entreprises du pays : il faudra faire des «choix de société très difficiles» si le gaz russe baisse encore. «Nous sommes déjà dans une situation où l’Allemagne n’a jamais été. Rien que si les livraisons de gaz russe restent aussi faibles qu’elles le sont actuellement, nous courons à la pénurie de gaz (…). Ce sera de toute façon juste cet hiver», a-t-il ajouté…

Il faut dire que Poutine n’y est pas allé de main morte. Le ténor russe Gazprom a rogné de 60% le flux qui transite par le gazoduc Nord Stream ; l’Allemagne, très dépendante de la Russie, a été prise de court. Le gouvernement a dû activer le «niveau d’alerte», un plan d’urgence étatique pour soulager les opérateurs dans cette conjoncture de flambée des prix.

L’équipe d’Olaf Scholz a décaissé 15 milliards d’euros pour acheter du gaz sur le marché mondial, les centrales à charbon qui produisent de l’électricité seront réactivées au grand dam des écologistes – tant pis pour l’environnement -, même le tabou de l’énergie nucléaire est en train de tomber. Mais tout cela ne suffira pas à éviter aux Allemands des tourments dans les mois à venir…

Et si Poutine se mettait en tête de couper complètement le robinet, la pénurie de gaz frappera dès «mi-décembre». Pourtant Berlin a tout fait pour éviter ce scénario catastrophe, notamment en convaincant les autres 26 Etats- membres de l’UE que l’Europe se détournera complètement du gaz russe dans 6-7 ans. Donc théoriquement Moscou a le temps de voir venir. Mais entre temps il y a eu les annonces européennes sur des livraisons d’armes lourdes à l’Ukraine et surtout l’acception de son dossier d’adhésion à l’UE. La coupe est pleine pour Poutine et on sait ce dont il est capable quand il est en furie…

 

Laissez un commentaire