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Gaza : Non Monsieur Macron les vies ne se valent pas, la preuve al-Sissi sauvera les Occidentaux et pas les Palestiniens

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On sait qu’Israël n’est pas près de desserrer ses mâchoires sur Gaza et ses 2,4 millions d’habitants, pendant que les pays arabes regardent ailleurs et poussent par moments de petits cris d’orfraie ; on sait que Tsahal prendra tout son temps pour ne pas offrir des cibles faciles au Hamas ; on sait que ces combats de rue et de quartier feront beaucoup de morts, dans la durée. On sait que le projet inavoué du pire Premier ministre de l’histoire de l’Etat hébreu est de camper au nord de Gaza pour repousser tout danger vers le sud. Bref, ce sera l’enfer pour les civils, je veux dire beaucoup plus qu’habituellement. Mais ça les étrangers et binationaux qui ont survécu aux bombardements incessants depuis le 7 octobre ne le vivront pas, grâce à l’Egypte…

On vous disait hier que le Caire a ouvert la porte de Rafah pour exfiltrer des civils triés sur le volet et une poignée de blessés (76 alors qu’on lui a soumis une liste de 4000 en urgence absolue). Le pays des pharaons accélère la cadence car de l’autre côté l’armée israélienne resserre son étau mortel. Une deuxième fournée de binationaux a dit adieu ce jeudi 2 novembre à l’enclave palestinienne direction l’Égypte. Mais rien d’autre ne passe, seuls ceux qui ont des passeports étrangers trouveront le salut. C’est comme ça.

Wael Abou Mohssen, porte-parole de l’administration de la partie palestinienne du terminal, a précisé dans un communiqué que deux autocars convoyant «100 voyageurs détenteurs de nationalités étrangères» avaient quitté les lieux ce matin, sur un total de 400 personnes et 60 blessés de guerre qui figurent sur la liste de la journée.

A terme l’Égypte aidera à sortir de la bande de Gaza «environ 7 000» étrangers et binationaux, a fait savoir aujourd’hui le ministère égyptien des Affaires étrangères. «Plus de 60» nationalités sont concernées par les largesses d’Abdel Fattah al-Sissi. Reste à savoir ce que le président égyptien recevra en échange du sauvetage de ces âmes…

Hier mercredi 361 étrangers et binationaux ont franchi le passage de Rafah, une première depuis le début de la guerre alors que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken était justement venu chez al-Sissi pour plaider une ouverture complète. Bon, Washington cherche surtout à dégager la voie pour que Tsahal pulvérise le Hamas et pour éviter à Benjamin Netanyahu d’autres crimes de guerre.

A noter que parmi les étrangers qui ont pu échapper hier au fracas des bombes figurent une trentaine d’Autrichiens, quatre Italiens, cinq Français et des Allemands dont le nombre n’a pas été indiqué. Par ailleurs un porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a précisé que des Américains avaient aussi quitté Gaza, sans livrer des détails sur leur nombre…

Ce qui est certain c’est que cette affaire a fait l’objet d’un horrible marchandage que personne ne criera sur les toits tellement il est sinistre et ignoble. Clairement il y a les étrangers et il y a les autres, dont beaucoup d’enfants et leur mort par milliers n’empêche personne de dormir, pas même le grand-frère égyptien.

Le président français Emmanuel Macron, actuellement en visite en Asie centrale pour du business, s’est agacé hier d’une question sur la valeur des «vies juives» et des «vies palestiniennes». Une indignation feinte, évidemment. Monsieur le Président tout le monde sait depuis belle lurette que les vies ne se valent pas. Et ce sont les enfants de Gaza qui vous le diront mieux…

 

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