Economie

Ghannouchi et ses amis politiques veulent un nouveau modèle de «développement» …

Partager

Rached Ghannouchi a plaidé hier lundi 24 mai 2021 depuis le palais du Bardo pour le changement du modèle de développement actuel par un autre basé sur l’économie de marché social et élaboré spécifiquement pour combattre la corruption. Il a insisté sur l’aspect caduque du modèle actuel.

Ghannouchi a évoqué l’importance de la volonté politique et un consensus national pour réussir la mise en place du nouveau modèle de développement tout en tenant compte des défis socio-économiques et des préoccupations des Tunisiens.

Néanmoins, responsables et spécialistes en économie de développement sont unanimes que la Tunisie n’a jamais disposé, depuis 2011, d’un plan de développement de quelque nature qu’il soit.

Dans le même contexte, la présidente de la commission du développement régional, Ibtihej Ben Helal de Qalb Tounes a « déploré » hier, à son tour, le faible taux de réalisation des « projets » du dernier plan quinquennal de développement qui ne dépasse pas, selon ses dires, 40%. Elle a expliqué cette situation par les problèmes fonciers, la non-faisabilité de certains projets, l’absence de rentabilité de plusieurs autres projets et l’insuffisance carrément de budgets pour concrétiser des projets de développement…

Mieux encore, Ben Helal a expliqué l’échec de réalisation de projets à leur non-programmation par les ministères concernés et dans d’autres cas par la non-affectation d’enveloppes financières pour leur mise en « œuvre ». Elle a indiqué que les projets en question sont des projets publics dans divers domaines tels que la culture, la santé, l’industrie, le transport, l’équipent, etc.

Faut -il rappeler dans cette confusion que le taux de réalisation de 40% évoqué par la députée concerne le pourcentage de paiement du budget d’équipement en 2020 qui est en réalité un cumul de règlement d’arriérés, en tout genre, dus par les entrepreneurs à l’Etat depuis de longues années.

Certes les défaillances du modèle de développement en Tunisie sont évidentes et bien que ces défaillances étaient, en fait, déjà très visibles pendant l’ère Ben Ali, la sinistre Troïka et ses successeurs ont fait mieux en instaurant un système politico-économique qui maintient les pauvres dans la pauvreté voire l’extrême pauvreté.

Au-delà de la façade brillante souvent présentée par le système politique post 2011, l’environnement économique en Tunisie est devenu profondément défaillant. Fait encore plus important, le nouveau système au pouvoir depuis 2011 a non seulement maintenu l’infrastructure stratégique mise en place pendant l’ère Ben Ali qui a donné lieu à des inégalités sociales et économiques visibles mais a de plus soutenu l’ancien système rentier et contrebandier basé sur les privilèges, qui appelle à la corruption et aboutit à l’exclusion sociale de ceux qui ne sont pas bien introduits dans les sphères politiques.

Comble de l’ironie, ceux qui ont poussé le pays vers le précipice d’une faillite générale et imminente qui n’est plus à démontrer, parlent bizarrement aujourd’hui d’un nouveau modèle de développement.

Laissez un commentaire
Publié par
Mohamed Ben Abderrazek