L’industrie du papier en Tunisie, longtemps considérée comme un pilier de l’économie nationale, traverse aujourd’hui une phase de transformation profonde.
Face à une demande croissante, à l’évolution des normes environnementales et à la nécessité de moderniser ses outils de production, le secteur cherche à se réinventer pour consolider sa place sur le marché local et international.
Production limitée
Le tissu industriel tunisien du papier se distingue par sa diversité, regroupant la fabrication de papiers d’impression, d’emballage et de produits sanitaires. Malgré cette pluralité, la production nationale demeure limitée : elle n’excède pas 150 000 tonnes annuelles, un volume jugé insuffisant pour couvrir les besoins du marché local, ce qui oblige le pays à recourir massivement à l’importation de papier et de pâte à papier.
En 2019, ces importations ont coûté près de 908 millions de dinars (MD), illustrant la dépendance persistante du secteur vis-à-vis de l’étranger. La Société Nationale de Cellulose et de Papier Alfa (SNCPA), acteur historique, peine à atteindre l’autosuffisance malgré la relance de ses activités, tandis que la majorité des entreprises du secteur restent concentrées autour du Grand Tunis et de Sfax, accentuant les disparités régionales.
Par ailleurs, la majorité des entreprises du secteur, principalement des petites et moyennes entreprises, rencontrent des difficultés pour innover et s’adapter aux exigences actuelles du marché. Ces contraintes sont amplifiées par un cadre réglementaire complexe et des lourdeurs administratives qui ralentissent les investissements nécessaires à la modernisation des infrastructures et à l’adoption de technologies plus performantes. Cette situation freine la croissance et la diversification des produits.
Modernisation et perspectives économiques
La modernisation du secteur passe également par l’adoption de nouvelles technologies et la diversification des produits. Des entreprises comme la Société Tunisienne Industrielle du Papier et du Carton (Sotipapier), affichent des performances en nette progression, avec une augmentation de 29 % de leur production au premier semestre 2024 et un chiffre d’affaires en hausse de 5 %.
Toutefois, la majorité des PME du secteur rencontrent des difficultés à innover, freinées par un cadre réglementaire complexe et des procédures administratives lourdes, qui ralentissent l’investissement et la croissance. La nécessité d’un environnement plus favorable à l’innovation et à l’investissement apparaît donc comme une priorité pour permettre au secteur de franchir un nouveau cap.
Pour une industrie papetière tunisienne compétitive et durable
L’industrie papetière tunisienne doit intégrer des pratiques plus durables pour répondre aux attentes environnementales croissantes, notamment en matière de gestion des déchets et de réduction de l’empreinte écologique.
Cette transition vers une production plus respectueuse de l’environnement représente un enjeu important, d’autant que les coûts énergétiques et des matières premières recyclées augmentent, mettant sous pression les marges des entreprises. Ces contraintes économiques et environnementales conjuguées exigent une adaptation rapide pour assurer la pérennité du secteur.
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