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Iran : Après l’étudiante en sous-vêtements le concert en robe ajustée et sans Hijab, les Mollahs s’affolent

Iran : Après l’étudiante en sous-vêtements le concert en robe ajustée et sans Hijab, les Mollahs s’affolent

Une chanteuse iranienne, Parastoo Ahmadi, s’est mise en tête de tester les limites des Mollahs en donnant un spectacle sur sa chaîne YouTube sans le sacro-saint hijab. Ce concert hors normes a été diffusé hier jeudi 11 décembre et dans la diaspora iranienne les commentaires fusent pour saluer l’acte de courage de l’artiste. Elle sait ce qu’elle risque : des poursuites judiciaires, voire pire pour avoir ostensiblement piétiné le Code vestimentaire très corseté chez l’Ayatollah Ali Khamenei.

Parastoo Ahmadi a posé cet acte après la bravade de l’étudiante Ahou Daryaei, qui s’était baladée publiquement en sous-vêtements en signe de protestation face au harcèlement des sbires du régime. Depuis on n’entend plus parler d’elle, ce qu’on sait c’est qu’elle a été internée dans un hôpital psychiatrique après ce geste considéré par les autorités comme un coup de folie. D’ailleurs les autorités songent sérieusement à généraliser l’internement systématique des filles qui se rebellent de la sorte. Je vous laisse imaginer dans quel état elles seront rendues à leur familles, si elles sortent.

Parastoo Ahmadi elle s’est contentée d’une longue robe noire très ajustée, les épaules dénudées et sans foulard sur les cheveux, un accoutrement qui transgresse ouvertement les normes en la matière édictées par la République islamique. On ne connait pas la date exacte de ce show d’une trentaine de minutes, sans public, mais vraisemblablement la vidéo a été tournée en Iran…

La chanteuse s’est produite avec des membres de son groupe, 4 hommes, sous une lumière tamisée du patio d’un caravansérail traditionnel. Les Mollahs n’en dormiront pas, eux qui croyaient avoir tout verrouillé depuis 1979, date à laquelle la Révolution islamique a mis une chape de plomb sur les Iraniennes, contraintes de couvrir leurs cheveux et de ne pas chanter seules en public.

Mme Ahmadi elle est très éloignée de ces considérations, elle grossit le rang de ses admirateurs (plus de 14 000 abonnés) en postant ses chansons sur Instagram, dont des apologies des manifestations massives qui avaient agité le pays en 2022 et 2023. Mais ce concert est très probablement le tout premier filmé à l’extérieur.

Je suis Parastoo, la fille qui ne peut garder le silence et refuse d’arrêter de chanter pour le pays qu’elle aime (…). Ecoutez ma voix dans ce concert imaginaire et rêvez d’une Nation libre et belle“, assume la chanteuse sur Youtube.

L’agence de presse de la justice iranienne est aussitôt montée au front pour fustiger un “groupe dirigé par une chanteuse” qui sert “de la musique sans respecter les règles légales et religieuses“. Les autorités sont “intervenues et ont pris les mesures appropriées, ouvrant des poursuites contre la chanteuse et la production“, ajoute l’agence Mizan.

En face la dissidente en exil Masih Alinejad a magnifié un concert “historique“, clamant sur un réseau social depuis les USA que “sa voix (était) une arme contre la tyrannie, son courage une ode à la défiance“.

Parastoo Ahmadi  a osé alors qu’une nouvelle loi pourrait tomber dès ce vendredi pour corser les peines qui frappent celles foulant au pied le code vestimentaire iranien. L’organisation Amnesty International a déclaré dans un rapport que les femmes pourraient encourir la peine capitale si elles violent la législation sur “la promotion de la culture de la chasteté et du hijab“.

Rappelons que le feu qui avait embrasé l’Iran en septembre 2022 était parti du décès en détention de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée pour infraction au code vestimentaire. Le célèbre rappeur Toomaj Salehi avait publiquement soutenu le mouvement, ce qui lui a valu 1 an de prison ferme, un sort très enviable quand on pense aux centaines de manifestants tués. Peut-être que “l’issue heureuse” – c’est relatif – des affaires Daryaei et Salehi a enhardi Mme Ahmadi. Ce qui est certain c’est que son défi pousse un peu plus les Mollahs dans leurs retranchements.

 

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