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ISIE : Saied a attendu le dernier moment pour couper le robinet, ils s’agitent

ISIE : Saied a attendu le dernier moment pour couper le robinet, ils s’agitent

Du rififi au sein de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) à cause du nerf de la guerre, l’argent ? Non, rétorque Mohamed Tlili Mansri, membre de l’instance, juste quelques détails à mettre au point autour de la rémunération et de la prime du président de l’ISIE et des membres du conseil. Mais vu ce qu’il a dit ce jeudi 30 juin sur une radio privée, la sérénité n’est pas de rigueur chez Farouk Bouasker…

D’abord première information : Les membres de la commission n’ont pas encore passé au scanner le décret présidentiel qui définit les émoluments des membres de l’ISIE. C’est déjà en soi un problème et pas des moindres. En effet si à moins d’un mois du référendum ils ne se sont pas mis d’accord sur tous les termes de l’accord – et Dieu sait que les sous c’est important en ces temps d’inflation – ça interroge à tout le moins. Et que se passera-t-il si Mansri et compagnie jugent que le cadre fixé par le chef de l’Etat, Kais Saied, n’est pas acceptable ?

«L’instance est exclusivement subventionnée par l’Etat, et les ressources qui seront affectées dépendent de la progression du processus et tout un dispositif est installé pour que tout se déroule dans la plus grande transparence» a déclaré Mohamed Tlili Mansri…

C’est joliment dit mais ça ne règle en rien les problèmes de fond qui trottent dans la tête des membres de l’ISIE…

Mansri a ajouté que le cadre légal encadrant la rémunération des membres de l’ISIE doit être clarifié vu qu’ils seront entièrement mobilisés par cette tâche et qu’il faut leur garantir une stabilité professionnelle et un confort financier durant toute l’opération. «Nous n’avons aucun souci avec le montant de la prime, l’essentiel est de clarifier le cadre légal» a-t-il indiqué…

Si le membre de l’ISIE déballe ça publiquement c’est que l’affaire, même enrobée diplomatiquement,  n’est pas claire du tout. Ou plutôt que les termes de ce texte ne correspondent pas aux attentes de ceux qui ont été choisis par Kais Saied pour mener à bien sa grande affaire. Manifestement ils sont tombés de haut. Justement que dit ce cadre légal fixé par le décret présidentiel publié hier mercredi 29 juin dans le Journal officiel (JORT) ?

Il dit ceci grosso modo : “Le nouveau décret annule le précédent N°1140 de l’année 2014 qui stipule que les membres de cette instance bénéficiaient d’une prime mensuelle évaluée à 3600 dinars additionnés à la voiture de fonction et 360 litres de carburant. Le texte du nouveau décret fixe la prime mensuelle à 1000 dinars pour les membres et 1500 dinars pour le président de l’ISIE, auxquels viennent s’ajouter 2000 dinars versés après les élections présidentielles, législatives et municipales, exceptées les élections partielles qui ne seront pas concernées par cette dernière prime”.

Si Bouasker et les siens ont un problème avec ça c’est la nouvelle République qui a un problème, même si pour ce qui est du référendum le piège de Saied s’est refermé sur les membres de l’ISIE. En effet en attendant le dernier moment pour leur couper le robinet des privilèges “dus à leur rang”, le chef de l’Etat les a mis au pied du mur. Des défections et démissions à quelques semaines de la consultation populaire entraînerait un lynchage public. Par contre pour les législatives de décembre 2022 des remous sont possibles. Mais les législatives ce n’est pas le souci numéro 1 de Saied puisque d’ici là il aurait installé son régime présidentiel…

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