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Israël-Hamas : le Franco-Tunisien Mohamed Makni sera jugé ce 11 janvier pour “Apologie du terrorisme”, Pourquoi pas Mélenchon, Obono…? (Document)

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Un autre feuilleton dans le long tourment judiciaire du Franco-Tunisien Mohamed Makni : il est convoqué le jeudi 11 janvier 2024 au Tribunal judiciaire de Grenoble, sur instruction du Procureur de la République près le Tribunal judiciaire de Grenoble. Rappelons que le Maire-adjoint d’Echirolles est accusé “d’Apologie publique d’un acte de terrorisme” suite à ce post sur Facebook après l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël : “ils s’empressent de qualifier de terrorisme ce qui, à nos yeux, est un acte de résistance évident“.

Le 17 novembre dernier Makni avait comparu au Tribunal de grande instance de Grenoble, sous le sceau de la reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) pour “Apologie au terrorisme“. A noter que cette disposition permet de juger rapidement l’auteur de l’infraction, un “marché” lui est proposé à condition qu’il reconnaisse sa culpabilité. En l’occurrence on a proposé au Franco-Tunisien une peine de 4 mois de prison avec sursis et 600€ d’amende, plus d’autres peines du type 3 ans d’inéligibilité. Makni a refusé net la CRPC, s’en tenant à sa ligne de défense : “Mon soutien à la cause Palestinienne est indéfectible, la liberté d’opinion et d’expression au pays de voltaire est un droit et un combat continu…”.

Politiquement Makni a déjà beaucoup perdu dans ce combat : il a été suspendu de son poste de Maire-adjoint et de la formation dans laquelle il milite depuis des décennies, le Parti socialiste. Et depuis on n’a pas entendu ses camarades monter au front pour le défendre, en tout cas pas publiquement. Silence de mort dans les rangs de la gauche. Pourtant l’argumentaire assumé par Makni n’est pas une étrangeté dans son camp. Rappelons que le leader le plus en vue de la gauche, Jean-Luc Mélenchon, a été le premier à sonner la charge contre Israël et jusqu’ici il refuse ostensiblement de qualifier de terroriste l’attaque perpétrée par le Hamas…

Mélenchon n’est pas le seul, la députée de la France insoumise Danièle Obono est même allée plus loin en qualifiant le groupe palestinien de mouvement de résistance. Alors quelle est la différence avec Makni ?! Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait déclaré publiquement qu’il porterait plainte contre Mme Obono, pour “apologie du terrorisme“. C’était le 17 octobre dernier, depuis on n’entend plus parler de cette affaire. Quid des deux membres de la CGT Nord, qui avaient été traînés en justice pour le même délit ? Là aussi mystère total.

De toute évidence la célérité avec laquelle la Justice française a traité la prise de position de Makni est pour le moins étrange, suspecte. Personne ne sait comment cette affaire se terminera mais ce qu’on peut dire d’ores et déjà c’est qu’il y a une différence de traitement flagrante. Il est vrai que s’en prendre à Mélenchon ou à Mme Obono c’est prendre le risque d’offrir une tribune de choix à la cause palestinienne, une déferlante que les pouvoirs publics pourraient difficilement contenir. Mais écraser pénalement une “cible facile” pour faire l’exemple n’est pas acceptable “au pays des droits de l’Homme”. Ce n’est pas tolérable.

Le 29 octobre le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) avait exigé, avant même que la condamnation définitive ne soit pas actée, que Mohamed Makni soit définitivement exclu du Parti socialiste. Vu le poids du CRIF en France si ce n’est pas une grosse pression politique et judiciaire je ne sais pas ce que c’est. Les leaders de la gauche, jusqu’ici, ne se bousculent pas pour défendre le Franco-Tunisien. Ils ont le rendez-vous du 11 janvier pour sauver la face, pour sauver ce qui reste des valeurs et idéaux de la République.

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