Les rangs des rares amis d’Israël se dépeupleront davantage après les actes surréalistes que Tsahal vient de signer dans les territoires occupés, à Jénine, en Cisjordanie. L’armée israélienne a ouvert le feu sur une délégation de diplomates étrangers, des tirs «directs» à «balles réelles». L’Autorité palestinienne, qui recevait ces personnalités ce mercredi 21 mai, a été la première à condamner l’attitude des soldats israéliens…
Tel-Aviv s’est peut-être dit qu’il n’a plus d’amis à part les Américains et donc il ne fallait pas faire dans le détail. La visite diplomatique était programmée ce mercredi après midi dans les environs du camp de réfugiés de Jénine, une ville martyrisée par Tsahal au nom de la traque des groupes armés palestiniens dans le nord du territoire. D’après le chef de la diplomatie belge, le convoi ciblé était «clairement identifiable». Comme l’étaient les ambulanciers et agents de l’ONU que Tsahal a froidement abattus.
Le ministère des Affaires étrangères palestinien a posté une vidéo montrant 2 individus portant des uniformes de l’armée israélienne en train de pointer leurs fusils vers un groupe de diplomates. Plusieurs coups de feu partent. «C’était la dernière partie de la visite, et soudain nous avons entendu des coups de feu venant du camp. Ce n’était pas juste une ou deux fois. C’était comme des tirs répétés. C’est de la folie. Ce n’est pas normal», a confié un diplomate européen sous le sceau de l’anonymat.
D’après des sources diplomatiques, des diplomates de Chine, du Japon et du Mexique ainsi que de plusieurs pays européens, dont la France, les Pays-Bas et la Roumanie, font partie de cette délégation. Dans un communiqué militaire diffusé par Tsahal on lit que «dans le cadre de la coordination [avec les autorités militaires israéliennes], un itinéraire approuvé a été fourni aux membres de la délégation, qu’ils ont été invités à suivre du fait que l’endroit est une zone de combats».
Mais l’armée israélienne, qui se fonde sur une «enquête initiale», soutient que cette «délégation a dévié de l’itinéraire approuvé et est entrée dans une zone où elle n’était pas autorisée à se trouver. Des soldats [israéliens] en opération dans la zone ont tiré des coups de semonce pour les éloigner», ajoute le texte, indiquant qu’«aucun blessé ni dommage n’ont été signalés»…
Le communiqué ajoute que Tsahal «regrette les désagréments causés». Ils appellent ça des “désagréments”. Une kyrielle de pays, en premier la France, ont commenté cet incident qui aurait pu virer au drame. Paris a fait savoir immédiatement qu’il a convoqué l’ambassadeur d’Israël après ces tirs «inacceptables». L’ambassadeur d’Israël à Rome a aussi été convoqué en urgence par la diplomatie italienne.
Le ministère espagnol des Affaires étrangères a également condamné «fermement» les rafales et a officialisé une «enquête (conjointe avec d’autres pays concernés) sur tout ce qui s’est passé», puisqu’«il y avait un Espagnol dans le groupe de diplomates». L’émissaire de Madrid «se porte bien». La Belgique exige aussi des «explications convaincantes» de la part de l’Etat hébreu, un diplomate belge faisant partie de la délégation visée. «Il va bien, heureusement», a commenté sur X le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot.
Même indignation en Allemagne et en Irlande, qui avaient envoyé deux diplomates sur les lieux. L’Égypte a également dénoncé «dans les termes les plus forts» les tirs israéliens. Toute atteinte à la sécurité des diplomates est «inacceptable», a embrayé la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. «Nous appelons Israël à enquêter sur cet incident et demander des comptes à ceux qui en sont responsables», a-t-elle déclaré devant les médias à Bruxelles.
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