On se demandait comment le chef de l’Etat, Kais Saied, allait encaisser la charge de la Commission de Venise, on se demandait si le président de la République allait obtempérer après le long argumentaire de l’instance européenne… Et bien on a un bout de la réponse ce lundi 30 mai. L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), comme si de rien n’était, a fait savoir ce lundi que les Tunisiens à l’étranger peuvent entamer les inscriptions pour le référendum du 25 juillet 2022 à partir d’aujourd’hui…
Pourtant, paradoxe suprême, le Conseil de la même ISIE avait suggéré au chef de l’Etat de différer la date du scrutin référendaire pour l’organiser dans de meilleures conditions. Il faut croire que l’instance entièrement composée par Saied – c’est un des reproches de la Commission de Venise – a trouvé porte close du côté du palais de Carthage. A moins que son occupant soit encore en train de cogiter sur le report qui lui est proposé, et par l’ISIE et par les Européens…
A noter que cette dernière dans le même rapport se fait très peu d’illusions sur la suite que le président tunisien donnera à ses requêtes, d’ailleurs c’est dans ce sens qu’elle a proposé un cadre à minima pour que ce référendum soit le plus transparent et équitable possible…
En tout cas en l’état la machine présidentielle fonce à toute allure vers ses objectifs, portée par ses trois co-inventeurs, en dépit de la bronca des opposants tunisiens, des Américains, des députés européens et de “l’ex-ami” de Kais Saied, le Professeur de droit constitutionnel Yadh Ben Achour…
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