Dans une déclaration à Tunisie Numérique, ce mercredi 14 mai 2025, l’ancien diplomate Abdallah Abidi a affirmé que la décision du président américain Donald Trump de lever les sanctions contre la Syrie traduit un basculement de ce pays, d’un statut d’ennemi à celui d’allié stratégique. Il a souligné que cette évolution s’inscrit dans un contexte où l’armée d’occupation contrôle de vastes zones du territoire syrien, compromettant ainsi la notion même de souveraineté nationale, d’autant que les frappes militaires continuent de viser différentes régions du pays.
Abidi a ajouté que la situation actuelle illustre bien cette mutation, avec le président Ahmad Charâa qui se déplace librement dans les pays occidentaux, sa dernière visite en France ayant été marquée par un accueil officiel du président Emmanuel Macron. Cela, selon lui, renforce l’idée que Trump n’a pas levé les sanctions contre la Syrie en tant qu’État, mais contre la « nouvelle Syrie » dans sa configuration actuelle. Il a estimé que cette décision n’a rien d’exceptionnel ou de surprenant, dans la mesure où elle n’exigeait en réalité qu’un rapprochement et un alignement sur les positions américaines.
Il a également précisé que les autres domaines susceptibles de rencontrer des obstacles ou des résistances font désormais l’objet d’accords signés et de mécanismes objectifs. Il a insisté sur le fait que la Syrie s’inscrit désormais dans une nouvelle configuration d’alliances internationales qui redessine la carte des zones d’influence dans la région.
À noter que ce mercredi s’est tenu à Riyad le tout premier sommet réunissant le président américain Donald Trump et le président syrien de transition Ahmad Charâa. Cette rencontre intervient peu après l’annonce surprise de Trump de la levée des sanctions contre la Syrie, une décision prise à la suite de consultations avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane et le président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Pour mémoire, le président américain Donald Trump avait signé en 2019 le “Caesar Act for the Protection of Syrian Civilians”, entré en vigueur en juin 2020. Cette loi imposait des sanctions économiques sévères au régime syrien et à ses soutiens, visant des figures de premier plan, dont le président Bachar al-Assad et son épouse Asma al-Assad, ainsi que des entités impliquées dans le soutien au régime ou la participation à des projets de reconstruction. L’objectif du Caesar Act était d’accentuer la pression sur le régime pour mettre fin aux violations contre les civils et l’amener à une solution politique.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires