Economie

Le FMI reste engagé aux côtés des autorités dans leurs efforts de réformes économiques et sociales au bénéfice de la population.

Le FMI reste engagé aux côtés des autorités dans leurs efforts de réformes économiques et sociales au bénéfice de la population.

“Déclaration du FMI sur la Tunisie”! Il aurait fallu deux missions des équipes techniques du Fonds Monétaire International et une multitude de réunions ; en présentiel ou à distance ; pour arriver à la publication de cette déclaration. Sommes toute positive et ce, à plus d’un titre. Mais, à positive, il faudrait ajouter réaliste et directe. Car, et à plusieurs reprises, le FMI ne mâche pas ses mots. Son discours oscille entre conseils et alertes, mais surtout il donne une lueur d’espoir : “Le FMI a apporté son soutien à la Tunisie pour faire face à la pandémie de Covid-19 et dans cet environnement international particulièrement difficile. Aujourd’hui nous restons engagés aux côtés des autorités dans leurs efforts de réformes économiques et sociales au bénéfice de la population. Dans ce contexte, la mission a permis d’avancer davantage notre dialogue technique avec les autorités tunisiennes”, pouvons-nous lire dans un communiqué publié, aujourd’hui mercredi 30 mars, par le Fonds suite à la mission qui a été à Tunis du 23 au 25 mars courant. 

Volet discussions, considérées comme ” fructueuses”, elles ont porté sur le programme de réforme des autorités tunisiennes. Mais, aussi, dit le FMI dans son communiqué, ” sur les retombées de la guerre en Ukraine, qui posent des défis importants pour les pays du monde entier, y compris la Tunisie, juste au moment elle émerge de la pandémie”.

Face à ce karma, la Tunisie a-t-elle les moyens nécessaires pour conduire des réformes et commencer, enfin, à sortir de ce goulot d’étranglement ? Sur ce point, le communiqué du FMI tranche dans le vif! La Tunisie fait face à des défis structurels majeurs que sont “des déséquilibres macroéconomiques profonds, une croissance très faible malgré son fort potentiel, un taux de chômage trop élevé, un investissement trop faible, et des inégalité sociales”. Cela sans compter l’impact de la crise sanitaire et le conflit entre la Russie et l’Ukraine.

En guise de bouée de sauvetage, le FMI estime que “le programme de réforme des autorités tunisiennes vise à combler d’une manière durable et équitable ces défis, bien à court terme pour atténuer les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’économie ainsi qu’à moyen terme, pour assurer une croissance plus forte, durable et inclusive et une meilleure protection sociale. Dans ce contexte, le programme vise à créer de l’espace budgétaire afin de financer des projets d’investissement public et d’augmenter l’enveloppe des dépenses sociales”. 

Chacun prêche pour sa paroisse dirons-nous. Cependant, le FMI donne le feu vert aux autorités tunisiennes pour faire le ménage dans ses structures et arriver à un compromis avec les partenaires sociaux. Dans un passage de ce communiqué; où chaque mots a été bien réfléchi et posé; la sortie de la crise tuniso-tunisienne se traduit par “une réduction consciencieuse du déficit budgétaire à travers une fiscalité équitable, une stricte maîtrise de la masse salariale, un meilleur ciblage des subventions, et une réforme profonde des entreprises publiques est essentiel pour la résorption des déséquilibres macroéconomiques, ainsi que pour améliorer l’efficacité du secteur des entreprises publiques et rétablir la compétitivité de l’économie tunisienne. Des initiatives visant à renforcer la concurrence et le climat des affaires seront également critiques afin de libérer le potentiel de croissance du pays et la création d’emplois”. Tout, ou presque, est dit !

On y voit clairement le souci du FMI de ne froisser aucunes des parties prenantes. Surtout, il faudrait comprendre que sans consensus, le navire Tunisie restera la proie des vagues et surtout des faces cachées des icebergs. On comprend parfaitement que la balle est dans le camp des autorités tunisiennes. Et, abstraction faites de ce souci des détails dans lesquelles le diable réside, la mission dans ses remerciements à “la Cheffe du Gouvernement Tunisien ; les ministres des finances, de l’économie et de la planification, des affaires sociales, de l’industrie, des mines et de l’énergie, et du commerce ; et le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie pour les échanges”, a oublié d’inclure les partenaires sociaux tunisiens, notamment l’UTICA mais surtout l’UGTT. Omission sans gravité espérons-le!

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut