Economie

Le FMI va tenir des discussions avec l’Égypte, le Sri Lanka et la Tunisie sur leurs dettes

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Le Fonds monétaire international (FMI) va tenir des discussions avec le Sri Lanka, l’Égypte et la Tunisie pour discuter des mesures à prendre pour les aider dans un contexte où le resserrement des conditions financières augmente le coût du service de la dette, a déclaré la cheffe de l’institution.

« La bonne nouvelle est que nous voyons la dette, nous la suivons et nous nous concentrons déjà sur les pays qui ont besoin d’une restructuration de la dette », a déclaré la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, dans une interview accordée à Tom Keene sur Bloomberg Television. « Nous devons faire pression pour une restructuration de la dette ».

Elle a ajouté que le FMI « s’entretiendra avec le Sri Lanka, l’Égypte, et la Tunisie et nous discuterons de ce qui doit être fait de manière réaliste », a-t-elle déclaré, sans dire que les trois pays auront besoin d’une restructuration de leur dette.

Alors que le Sri Lanka et la Tunisie font partie de la douzaine de marchés émergents avec des obligations d’État libellées en dollars qui paient au moins 1 000 points de base de plus que les bons du Trésor américain – au-dessus du seuil pour que la dette soit considérée comme en difficulté – l’Égypte ne l’est pas, selon les données compilées par Bloomberg.

Les ministres des Finances et les responsables des Banques centrales du monde entier devraient arriver à Washington durant la troisième semaine d’avril pour les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale. Georgieva a déclaré récemment dans un discours que l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’impact qui en résulte, y compris l’incertitude et l’inflation, incitent le FMI à abaisser les perspectives du produit intérieur brut de 2022 pour 143 de ses 190 pays membres – un groupe qui représente 86% de la production mondiale.

Le Sri Lanka a besoin de 3 à 4 milliards de dollars cette année pour sortir d’une crise économique sans précédent et prévoit d’entamer le 18 avril courant des pourparlers avec le FMI pour obtenir de l’aide, a déclaré le ministre des Finances du pays.

L’Égypte a déclaré le mois dernier qu’elle cherchait le soutien du FMI, tandis que les responsables de la Banque centrale de Tunisie signalent que tout accord de sauvetage économique conclu avec le FMI n’inclura pas la restructuration de sa dette extérieure, selon des sources bien informées.

Georgieva a déclaré dans son discours, le 14 avril courant, que certains pays auront besoin d’une restructuration de la dette, 60% des pays à faible revenu étant surendettés ou proches du surendettement.

Sur le Sri Lanka, a déclaré Georgieva que ce pays « a nommé des économistes sri-lankais très éminents pour être des conseillers », et que « Cela lui donne espoir ».

La Tunisie se dirige vers un défaut de paiement si la détérioration actuelle de ses finances se poursuit, a averti le 21 mars 2022 la banque américaine d’investissement Morgan Stanley (MS) qui a déclaré que dans un scénario où le rythme actuel de détérioration budgétaire se poursuit, il est probable que la Tunisie fasse défaut sur sa dette.

L’institution financière a indiqué que cela se produirait probablement l’année prochaine à moins qu’un un programme rapide de financement par le FMI soit conclu et que le pays adopte un plan consacrant d’importantes réductions des dépenses publiques.

Au détail, MS a élaboré un rapport d’évaluation du profil du crédit souverain de la Tunisie.

MS met trois axes d’intérêt ou d’analyse et pense qu’un programme de financement auprès du FMI est probable mais elle prévoit sa concrétisation en 2023 compte tenu de la situation politique et des résistances de grande envergure aux réformes. La banque n’exclut pas la survenance d’un défaut de paiement de la dette extérieure et avance même un ordre de grandeur de la valeur de récupération des bons d’Etat tunisiens, à ce titre.

Compte tenu de la complexité de la situation politique, MS a annoncé qu’une restructuration de la dette serait éventuellement nécessaire, même si le gouvernement entretien une attitude peu claire, à ce titre, avec certaines prévisions tablant sur la conclusion d’un accord avec le FMI en 2022. Elle prévoit une décote de 20% de la dette, qui pourrait atteindre 40% dans le pire des cas.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek
Tags: FMI