Malgré la focalisation des médias et des autorités sur l’accord tant attendu et reporté, entre la Tunisie et le Fonds monétaire international pour mobiliser environ 430 millions de dollars en 2023, le gouvernement comptera sur 9 organismes officiels, régionaux et étatiques au moins pour mobiliser de nouveaux financements.
Objectifs irréalistes
Il est prévu que les financements extérieurs atteignent 14859 millions de dinars soit l’équivalent de 4,8 milliards de dollars, selon le rapport sur le Budget 2023, publié hier jeudi 29 décembre 2022 par le ministère des finances.
La liste des sources d’emprunt pour l’année 2023, en dollars, comprend un crédit du Fonds monétaire arabe pour l’équivalent de 37 millions de dollars, 500 millions de dollars auprès de la Banque africaine d’import-export, et environ 100 millions de dollars auprès du Japon ainsi que 300 millions de dollars auprès de l’Algérie.
La Tunisie empruntera, en euro, 367 millions d’euros à la Banque mondiale, 100 millions d’euros à la Banque africaine de développement, 300 millions d’euros à l’Union européenne, 210 millions d’euros à l’Agence française de développement et le même montant, soit 210 millions d’euros euros, d’Allemagne.
Dans son rapport sur la loi de finances pour l’année 2023, le gouvernement confirme qu’il obtiendra d’autres emprunts de l’ordre de 1,5 milliard de dollars, soit environ 4,7 milliards de dinars, compte tenu des projets d’emprunt de 14,9 milliards de dinars l’an prochain.
Le processus d’endettement entraînera une augmentation de l’encours de la dette publique à 124,5 milliards de dinars d’ici la fin de 2023, et les dettes extérieures constituent 63,9% de la dette totale, tandis la moitié des dettes extérieures de la Tunisie seront en euro.
Dette insoutenable
Rappelons que selon le nouveau rapport sur la dette internationale de la Banque mondiale (BM), paru récemment, le ratio de l’encours de la dette extérieure tunisienne rapporté au revenu national brut est passé de 51,4% en 2010 à 91,4% fin 2021. Cependant, l’encours de la dette représente 203,7% des exportations du pays à la fin de l’exercice précédent alors que le service de la dette pèse 21,2% dans le volume global de l’export.
Sous ce même angle, les données montrent que la dette à court terme représente 32,4% de l’encours global de la dette extérieure en 2021 contre 22,0% ce qui révèle la montée des dettes utilisées pour combler le déficit budgétaire par rapport à celles consacrées à l’investissement.
En outre, le ratio des réserves sur l’encours de la dette s’est nettement dégradé de 41,7% en 2021 à 20,3% au terme de 2021 ce qui pourrait accroitre les risques de défaut de paiement en cas de détérioration accrue du solde de la balance courante qui est négatif avec un déficit prévu, à ce niveau, à 10% du PIB pour l’année en cours.
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