Economie

Le marché automobile tunisien en pleine accélération au 1 er trimestre 2025

Le marché automobile tunisien en pleine accélération au 1 er trimestre 2025

Le secteur automobile tunisien affiche une vitalité remarquable en ce début d’année 2025, avec une progression significative des ventes sur l’ensemble des segments. 

Cette dynamique positive s’observe tant chez les concessionnaires officiels que sur le marché parallèle, témoignant d’une demande soutenue malgré un contexte économique complexe et un système de quotas qui continue de freiner le potentiel du secteur.

Une croissance généralisée 

Les chiffres du premier trimestre 2025 sont éloquents : 17 439 véhicules ont trouvé preneur sur le territoire tunisien, contre 15 343 unités à la même période en 2024, soit une progression de 13,7%. Cette embellie touche l’ensemble des circuits de distribution, mais avec des intensités variables.

Les concessionnaires agréés ont commercialisé 11 860 véhicules, enregistrant une hausse modérée de 5,9% par rapport aux 11 191 unités écoulées au premier trimestre 2024. Mais c’est surtout le marché parallèle qui connaît un véritable essor, avec 5 579 voitures vendues contre 4 152 l’année précédente, représentant une augmentation spectaculaire de 34%.

Ce marché alternatif, constitué de commerces privés spécialisés dans l’achat-revente de véhicules et implantés dans diverses régions du pays, répond manifestement à un besoin que le réseau officiel ne parvient pas à satisfaire pleinement.

Performances contrastées

L’analyse détaillée par typologie de véhicules révèle une progression sur tous les fronts, quoique dans des proportions différentes.

Les véhicules utilitaires affichent la plus forte croissance avec 3 637 unités vendues au premier trimestre 2025, soit 10% de plus que les 3 296 exemplaires commercialisés un an plus tôt. Ces chiffres reflètent probablement une reprise de l’activité économique et des besoins accrus des professionnels et entreprises.

Le segment des voitures de tourisme, qui représente le plus gros volume avec 8 223 unités, progresse plus modestement de 4,1% par rapport aux 7 895 véhicules vendus au premier trimestre 2024. Cette catégorie reste néanmoins le cœur du marché.

Quant aux voitures populaires, elles enregistrent une progression intermédiaire de 12,3%, avec 1 632 unités écoulées contre 1 453 l’année précédente. Six marques se partagent ce segment stratégique, proposant des modèles dont les prix oscillent entre 28 925 et 34 805 dinars.

Défis structurels

Le paysage automobile tunisien reste marqué par la prédominance des constructeurs asiatiques. Sur les dix premiers mois de 2024, Hyundai occupait la première place avec 5 617 véhicules vendus, suivi par son compatriote Kia (4 611 unités) et le français Peugeot (3 402). Suzuki, Isuzu et Toyota complétaient ce top 6, confirmant la préférence des consommateurs tunisiens pour les marques d’Asie.

Cette configuration pourrait toutefois évoluer face aux contraintes qui pèsent sur le secteur. Le système de quotas imposé par le ministère du Commerce continue de limiter fortement l’offre disponible. Selon Ibrahim Debbache, président de la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles, le marché tunisien absorbe annuellement entre 50 000 et 60 000 voitures neuves, alors que la demande réelle se situerait entre 150 000 et 200 000 véhicules.

Cette distorsion entre l’offre et la demande explique en grande partie l’essor du marché parallèle et pousse les professionnels à réclamer un assouplissement du système de quotas, pour revenir à un modèle plus flexible comme celui qui prévalait avant 2023.

Pour l’avenir proche, si la tendance observée au premier trimestre se maintient, l’année 2025 pourrait marquer un redressement notable du marché automobile tunisien, après plusieurs années de restrictions et d’incertitudes. Néanmoins, une véritable libération du potentiel de ce secteur nécessiterait des ajustements réglementaires significatifs.

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