Le Maroc a extradé, ce mardi 17 décembre, un Palestinien, qui a également la nationalité israélienne, vers Israël, une décision historique depuis la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays en 2020.
Nassim Khalibat, accusé d’avoir posé une bombe à Nazareth en 2021, avait fui en direction du Maroc avant d’être arrêté en janvier 2023.
Une extradition sans précédent
Le Maroc a procédé, pour la première fois de son histoire, à l’extradition d’un ressortissant palestinien vers Israël. Nassim Khalibat, un jeune Palestinien d’une vingtaine d’années, est accusé d’avoir placé un engin explosif près d’un bureau du ministère de la Santé à Nazareth le 8 novembre 2021.
Après cet acte, il avait réussi à quitter Israël en mars 2022 pour se réfugier au Maroc. Cependant, son arrestation a eu lieu en janvier 2023 à Rabat, sur la base d’un mandat d’arrêt émis par les autorités israéliennes en décembre 2022. Les deux complices présumés de Khalibat avaient déjà été arrêtés et jugés à Nazareth.
Une demande controversée
La demande d’extradition israélienne, formulée en 2023, intervient malgré l’absence d’un accord formel entre les deux pays en matière d’extradition. Cependant, grâce aux accords d’Abraham, signés en décembre 2020 et ayant normalisé les relations entre le Maroc et Israël, cette procédure a été rendue possible.
Le tribunal marocain aurait validé cette demande en juin 2023, selon des sources médiatiques israéliennes. Nassim Khalibat, dont les accusations sont passibles de 15 ans de prison, a finalement été remis aux autorités israéliennes ce mardi 17 décembre, un événement rapporté par le journaliste espagnol Ignacio Cembrero et confirmé par plusieurs médias israéliens.
Des réactions mitigées
Cette décision a provoqué des tensions au Maroc. Des organisations marocaines de défense des droits de l’homme avaient publiquement appelé les autorités à ne pas extrader le jeune Palestinien, plaidant pour la préservation des droits fondamentaux.
Ces associations craignaient un procès inéquitable ou des conditions de détention difficiles pour Khalibat en Israël.
Un acte symbolique post-normalisation
Cette extradition marque une étape clé dans la relation maroco-israélienne, renforcée depuis la signature des accords d’Abraham. Ce rapprochement a ouvert la voie à de nombreux partenariats économiques, sécuritaires et diplomatiques entre les deux pays, malgré les controverses qu’il suscite dans le monde arabe.
Cependant, l’affaire Nassim Khalibat soulève des questions autour de la coopération judiciaire et diplomatique entre le Maroc et Israël, dans un contexte où les relations avec la Palestine restent sensibles pour une grande partie de l’opinion publique marocaine.
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