Les autorités tunisiennes viennent d’interdire l’exportation de fruits et légumes frais vers toutes les destinations étrangères afin de lutter contre la pénurie sur le marché local et d’ajuster les prix après avoir enregistré un niveau record de leurs prix depuis le début du mois de Ramadan.
Le responsable de la communication au ministère du Commerce et du développement des exportations, Mohamed Ali Fechichi, a déclaré aujourd’hui, lundi 11 avril 2022, que le ministère a pris une décision interdisant l’exportation de toutes sortes de légumes et de fruits, sans préciser la période de cette interdiction et ce, pour restreindre le volume des exportations.
Il a souligné que l’objectif de l’interdiction d’exportation est de rétablir l’équilibre du marché local, qui souffre d’un manque de produits alimentaires frais en raison de l’avènement du ramadan, surtout qu’il coïncide cette année avec le croisement des saisons, qui se caractérise par un manque de légumes du fait de l’immaturité des cultures, ce qui affecte les prix.
Il a été précisé que dans un contexte pareil, le ministère considère que la régulation du marché nécessite des mécanismes appropriés pour améliorer l’offre, et aussi la garantie de l’adéquation du fonctionnement du marché local par l’injection des quantités destinées à l’exportation vers le marché local afin de freiner la hausse des prix.
La déclaration di responsable de la communication du ministère du Commerce et du développement des exportations laisse entendre que les restrictions à l’exportation de produits alimentaires frais se poursuivraient jusqu’à ce que le marché se stabilise et qu’un équilibre entre l’offre et la demande soit atteint et que les prix baissent une fois que les nouvelles cultures auront atteint le stade de pleine maturité.
Les données officielles publiées sur le site du ministère révèlent que l’augmentation des prix a oscillé entre 5% et 62% par rapport à la même période l’an dernier.
Le marché libyen est le marché d’exportation le plus important pour les produits agricoles tunisiens, car il représente environ 60% des exportations de fruits et légumes, qui sont principalement exportées par voie terrestre.
Pourtant, depuis le début du mois de jeûne, le marché tunisien connait une raréfaction d’un certain nombre de produits de première nécessité, notamment les légumes et les fruits, dont les prix se sont envolés, entraînant des difficultés de dépenses pour les Tunisiens.
L’institut national de la statique vient de révéler que les prix des denrées alimentaires avaient augmenté de 8,7%. Ceci est principalement dû à l’augmentation des prix des œufs de 22,2%, de l’huile d’olive de 20,6%, des fruits frais de 18,9% et des volailles de 14,1%.
Les prix des fromages et des produits laitiers ont augmenté de 8,8%, les prix du poisson frais ont avancé de 8,6% alors que les prix des produits dérivés des céréales ont progressé de 7%.
En 2021, la valeur des exportations tunisiennes de produits agricoles frais s’élevait à 134,1 millions de dinars, sur un total d’exportations estimé à 46,7 milliards de dinars.
La Libye représente l’essentiel des exportations tunisiennes de légumes et de fruits, avec une valeur de 39,9 millions de dinars, suivie de l’Italie avec une valeur de 3,8 millions de dinars et des Émirats arabes unis avec une valeur de 1,3 million de dinars.
Les exportations de produits agricoles frais ne représentent que 0,3% des exportations du pays.
La mesure du ministère du commerce interdisant l’exportation des fruits des légumes à l’étranger n’a presqu’an impact sur l’équilibre de la balance commerciale largement déficitaire et les problèmes structurels de la pénurie et les dysfonctionnent du marché, la mesure verse semble-t-il dans l’élan du populisme et le cafouillage qui caractérise le « travail » dudit ministère ces derniers temps, bref la mesure en question n’est en fait qu’un simple un nouveau coup d’épée dans l’eau…
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