Economie

Le ministre de l’éducation veut faire imprimer les manuels scolaires en Turquie, coûte que coûte !

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Mercredi 13 avril 2022, Samir Graba, président de la Chambre nationale des fabricants de manuels scolaires, a révélé que l’impression des manuels scolaires tunisiens en Turquie par le ministère de l’Éducation, est une première dans l’histoire de la Tunisie.

Il a déclaré : « Pour la première fois dans l’histoire du pays, les manuels scolaires tunisiens seront imprimés à l’extérieur du pays », dénonçant l’intention du ministère de l’Éducation de passer un contrat avec une société turque pour imprimer des manuels scolaires.

Dans une déclaration à une radio locale, Graba a estimé que le ministre de l’Éducation avait abandonné son rôle de ministre pour devenir porte-parole officiel du Centre pédagogique national, soulignant que les déclarations du ministre concernant le coût de l’impression des livres en Turquie étaient fausses.

Il a expliqué : « Les imprimeurs turcs ne paient pas la taxe sur la valeur ajoutée, contrairement à leurs homologues tunisiens, et c’est ce que le ministère de l’Éducation n’a pas compris… ».

Il a souligné que les imprimeries tunisiennes avaient proposée des bas prix par rapport à la société turque dans l’appel d’offres, affirmant : « Le ministère de l’Éducation s’est adressé aux imprimeries étrangères, bien que les prix des imprimeries tunisiennes soient inférieurs en raison d’une erreur dans la méthode de calcul des coûts d’impression à l’étranger ».

Selon la même source, cette mesure aggravera le chômage dans le pays, car 3 000 employés seront renvoyés au chômage et 10 imprimeries seront fermées d’un coup.

Il est à noter qu’aucune imprimerie tunisienne n’a postulé pour participer à l’appel d’offres international, que beaucoup de professionnels ont qualifié d’irrationnel car il stipule que l’imprimerie qui emporterai l’offre devrait imprimer seule tous les manuels scolaires, avec un engagement de les livrer dans les 120 jours seulement, avec une garantie financière de 200 000 dinars.

Le Centre national pédagogique, chargé d’habitude de superviser l’impression des manuels scolaires depuis des décennies, a choisi de s’orienter vers un appel d’offres international, après avoir estimé que les offres faites par les imprimeries tunisiennes étaient trop chères, ce que dément les professionnels qui assurent que les matières premières seront importées et sont déjà trop chères ce qui diminue leurs marges.

En revanche, des sources informées au Centre national pédagogique affirment que l’établissement a eu recours à l’appel d’offres international, afin de maintenir sa pérennité, vu que les imprimeurs locaux ont présenté une offre coûteuse qui pousserait le Centre national pédagogique à se déclarer en faillite.

Toutefois, et malgré le fait que la commission des marchés publics ait reconnu l’existence d’irrégularités dans l’appel d’offres et ait exigé que le dossier soit renvoyé au ministère de l’Éducation pour examen en conseil ministériel, des médias ont appris que le directeur général du Centre national pédagogique se rendra en Turquie pour finaliser la conclusion d’une convention de marché pour l’impression de 13 millions de manuels scolaires tunisiens nécessaires pour la prochaine année scolaire.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek