Le taux de chômage de la population tunisienne immigrée en Italie est de 21,5% contre une moyenne de 14,9% pour les immigrés non européens tandis que la proportion des travailleurs non qualifiés parmi les Tunisiens est estimée à 42% contre 38% du total des immigrés non européens.
Ces données sont dévoilées au niveau des résultats d’une étude sur les travailleurs tunisiens migrants en Italie qui a été réalisée dans le cadre du projet international « Promoting Migration Governance » financé par le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et de Développement (BMZ), et ce dans le but de dresser un diagnostic de la situation sociale des émigrés tunisiens en Italie.
Selon les données de l’étude, 108225 migrants d’origine tunisienne résident régulièrement en Italie. L’âge moyen est de 32 ans et le Nord de l’Italie est la première région d’implantation de l’immigration tunisienne (59%).
La population immigrée tunisienne en âge de travailler (15-64 ans) éprouve des difficultés sur le marché du travail nettement supérieures à la situation moyenne des immigrés originaires de pays non européens, estime l’étude.
Au fait, on considère que la dynamique du marché du travail italien maintient les immigrés tunisiens dans un cercle vicieux de précarité de l’emploi sachant que la main-d’œuvre tunisienne est fortement présente dans l’agriculture (18%) et la construction (22%).
Les travailleurs saisonniers immigrés constituent une catégorie spécifique de travailleurs temporaires, recrutés en fonction des pics saisonniers de travail. Ils sont dans certains cas exposés à des pratiques relativement irrégulières pendant le processus de recrutement et à des déficits de travail adéquat.
Particulièrement, dans le secteur agricole et celui du bâtiment, les travailleurs ne sont pas convenablement protégés contre les risques des accidents de travail et de maladies professionnelles. De ce fait, plus de la moitié des bénéficiaires tunisiens de pensions sociales perçoivent une pension d’invalidité.
On précise, d’un autre côté, que les travailleurs tunisiens, toutes catégories confondues, perçoivent des salaires mensuels moyens plus faibles que l’ensemble des travailleurs nés en dehors de l’UE. Les ouvriers agricoles et les travailleurs domestiques sont peu rémunérés, quelle que soit leur nationalité.
Toutefois, le salaire des Tunisiens est plus faible que la moyenne. L’écart mensuel est remarquable notamment pour les ouvriers agricoles et les travailleurs domestiques et il s’agit de montants considérés, dans une certaine mesure, comme importants pour les bénéficiaires de bas salaires en Italie.
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