Economie

Les dépenses d’un touriste au Maroc sont 1,8 fois supérieures à celles estimées pour un touriste en Tunisie

Les dépenses d’un touriste au Maroc sont 1,8 fois supérieures à celles estimées pour un touriste en Tunisie

Les résultats du Compte Satellite du Tourisme (CST) ayant fait l’objet d’une analyse récente de synthèse par l’INS montrent que les industries touristiques ont été touchées de plein fouet par le surgissement de la crise sanitaire en 2020 et ses multiples répercussions.

En effet, après une année 2019 plutôt bien orientée et durant laquelle le PIB direct du tourisme aux prix courants a augmenté de 18,2% (contre une croissance du PIB nominal national de 8,5%), tous les indicateurs relatifs aux industries touristiques ont marqué en 2020 une forte dégradation à la suite de la contraction inédite de la demande touristique et qui s’est traduite par une chute brutale de la valeur ajoutée brute directe, du PIB touristique et de l’emploi dans le tourisme.

Cependant, après avoir reculé fortement de presque 60% entre 2019 et 2020, le nombre d’emplois a progressé en variation annuelle d’environ 40% sur l’exercice 2021 pour atteindre presque 93 mille emplois, à comparer à son niveau d’avant crise de 137 mille en 2018. Le nombre d’emplois a augmenté dans les principaux secteurs employeurs du tourisme, l’hébergement et la restauration, qui ont d’ailleurs essuyé le gros des pertes d’emplois en 2020, puisqu’on dénombre environ vingt mille salariés de moins dans l’hébergement.

L’analyse de l’INS souligne toutefois que naturellement, l’expression de la demande touristique mesurée à travers la consommation ou la dépense, constitue une caractérisation du marché touristique tunisien, son type d’offre et le profil de sa clientèle.

Sous cet angle, on note que la structure de la demande touristique continue d’être dominée à hauteur de 80% par la consommation de visiteurs non-résidents et en se limitant aux années 2018 et 2019, la dépense moyenne par tête d’habitant est estimée à environ 1 110 Dinars, soit 345 € ou encore 390 $ EU.

A titre de comparaison, la consommation touristique intérieure moyenne par tête en 2019 dans les pays européens s’élève à 2 500 € ; autour de cette moyenne, on retrouve des pays comme la France, l’Espagne, la Croatie, Malte, l’Italie et le Portugal, alors que les Pays-Bas et l’Autriche se distinguent avec une dépense par tête de 5 000 et 4 500 € respectivement.

Au regard de ce critère (mais également par rapport à d’autres ratios clés), la Tunisie s’avère proche en termes de performances touristiques du groupe de pays formé par la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et la Pologne (à une moyenne de 400 €). Par ailleurs, la dépense moyenne de tourisme récepteur par tête d’entrée au Maroc (environ 655 €) est 1,8 fois supérieure à celle estimée pour la Tunisie (360 € ou 1 150 Dinars).

Par ailleurs, plusieurs observateurs notent qu’actuellement le tourisme en Tunisie traverse l’une des pires crises de son histoire. Au fait, la révolution de 2011, le terrorisme, la crise sanitaire du Covid sont autant de facteurs qui ont durement affecté le modèle du tourisme de masse au pays considéré souvent comme non rentable et de mauvaise qualité.

Le modèle du tourisme balnéaire, bas de gamme, datant des années soixante-dix peine à céder la place à un tourisme plus qualitatif et plus diffus mettant en valeur toutes les richesses du pays.

Ce modèle est contraint aujourd’hui de s’adapter aux nouvelles donnes et à l’évolution de la demande touristique nationale et internationale.

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