Tunisie

Les ex-copains de Ghannouchi se tirent dans les pattes, c’est Saied qui sera content

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Les nahdhaouis cherchent activement un moyen de se requinquer. Certains dirigeants qui ont officiellement quitté le mouvement tentent de se recycler dans un tout nouveau parti, d’autres qui sont restés essayent les recettes du passé. Ce qui est certain c’est qu’il y a de l’agitation dans l’air, tout le monde essayant de se caser ailleurs avant que le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, n’achève son entreprise de nettoyage de la Justice pour s’occuper enfin d’Ennahdha…

Le député et ancien membre du mouvement Samir Dilou a un peu douché les ardeurs de ses ex-camarades. Il a affirmé sur une radio privée ce mercredi 23 février qu’il n’a pas eu vent d’une nouvelle formation dénommée “le parti de la joie“. «Nous avons entamé une série de rencontres pour discuter de la formation d’un nouveau parti. Le parti de la joie existe déjà, mais je ne connais pas ses initiateurs», a ajouté Dilou.

Ces propos en rajoutent un peu à la confusion ambiante, car pas plus tard qu’hier Abdellatif Mekki, un autre ex-dirigeant d’Ennahdha, claironnait que le parti des ex-nahdhaouis est déjà sur les rails et qu’il réunira d’ex-responsables du mouvement et des personnalités. Qui précisément ? Mystère pour le moment…

Ce qui accentue ce flou artistique autour du destin des ex-compagnons de Rached Ghannouchi, ce sont ces propos de Dilou : personnellement je n’ai pas arrêté ma décision quant à la portée et l’apport d’un nouveau parti politique. «Quelle sera la valeur ajoutée pour un nouveau parti ? Ce n’est pas évident de rebâtir une carrière politique. Les préoccupations des citoyens sont avant tout économiques et sociales. Les inquiétudes autour du maintien du niveau de vie montent», a déclaré le membre du comité de défense de Noureddine Bhiri.

Encore plus énigmatique : l’argumentaire de Dilou sur le 25 juillet. Il a affirmé que même les coups d’Etat militaires prétendent corriger la mauvaise direction prise par un pays. «On peut être favorable au maintien de la trajectoire du 25 juillet pour ne pas renouer avec la crise politique et les dérives au sein des institutions. Toutefois nous devons nous plier à la volonté populaire tout en se conformant à la Constitution et en respectant les choix des citoyens qui se sont portés sur les députés. Que signifie mesures exceptionnelles ? Le chef de l’Etat a-t-il reçu une révélation divine ? Est-il le seul à pouvoir interpréter et traduire cette volonté populaire ? Toute action dans ce sens doit rester dans le cadre fixé par la Constitution. Les actes posés par Kaïs Saïed ne sont en rien une révolution», a dit Dilou…

Le moins qu’on puisse dire est qu’en soufflant le chaud et le froid en même temps les ex-responsables de Ennahdha déboussolent et déstabilisent complètement leurs partisans, enfin ce qui en reste. Ce n’est pas avec des messages aussi ambigus que le mouvement islamiste va revenir au devant de la scène, que ce soit avec les formules du passé ou avec un nouveau label prétendument progressiste…

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