A la une

Les fonctionnaires tunisiens, sur la voie de l’intelligence artificielle…

Les fonctionnaires tunisiens, sur la voie de l’intelligence artificielle…

Définir l’intelligence Artificielle (IA) est une tâche complexe même pour les spécialistes en la matière. Dans une notice médiatique, le Collège de France définit l’IA comme étant un ensemble de techniques permettant à des machines d’accomplir des tâches et de résoudre des problèmes normalement réservés aux humains. Les tâches relevant de l’IA sont parfois très simples pour les humains. Elles requièrent parfois de la planification complexe. Les tâches les plus compliquées requièrent beaucoup de connaissances et de sens commun.

Récemment, plusieurs médias ont relayé les résultats d’une enquête conduite par le ministère de l’Industrie et des PME intitulée « Perception de l’intelligence artificielle dans le secteur public ».

L’enquête réalisée durant le dernier trimestre de 2019, auprès d’un échantillon de 1000 agents de l’Etat souligne que plus de 85% des fonctionnaires du secteur public estiment qu’il est prioritaire d’adopter une stratégie nationale de l’IA et que 90% de la population interrogée croient qu’il est prioritaire d’améliorer le service public, grâce à l’IA.

Pour 85% de la population sondée, l’IA peut contribuer à l’amélioration du service public notamment en ce qui concerne la réduction des coûts y afférents (frais de déplacements, congestion liée à la prise de contact directe avec les usagers, etc.). La majorité des fonctionnaires de l’Etat (89%) semble confiante et curieuse face à l’impact de l’IA sur leurs emplois, au cours des années à venir et ce, indépendamment de la qualification professionnelle, révèle l’enquête.

Par ailleurs, pour que les fonctionnaires se versent effectivement dans ce créneau sophistiqué et robuste de l’IA et des nouvelles technologies permettant l’optimisation de l’efficience du secteur public, il y aura certes du chemin à faire.

Et pour cause, les frais de fonctionnement de l’Administration publique incluant salaires et charges administratives courantes, consomment, d’après une note du ministère des Finances, arrêtée à fin avril 2020, 83.9% des recettes fiscales du pays. Une situation très peu pertinente qui doit faire appel à beaucoup d’intelligence collective – évidemment avant de passer à l’IA – pour atténuer ses répercussions négatives.

Sous cet angle, l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), a présenté en avril 2017, les recommandations d’une étude qui a eu pour thème « Réforme de l’administration publique : pour une meilleure performance » et a insisté, à ce titre, sur la nécessité de lutter contre la complexité et la lenteur des procédures administratives en Tunisie qui présentent des obstacles majeurs à l’investissement, considéré comme un moteur essentiel de la croissance économique.

Face à ces rigidités administratives, les réformes s’avèrent indispensables afin de créer un climat propice à l’initiative privée et aux affaires et solidifier le tissu entrepreneurial.

L’étude de l’IACE, précise qu’au niveau de l’efficience et de l’efficacité de la fonction publique, la Tunisie occupe le 117 ème rang en matière du «poids des procédures douanières» et le 101 ème rang pour ce qui est de «l’efficacité des organes de gestion», ce qui reflète une détérioration de la situation de l’administration du pays.

On indique, au même titre, que l’administration publique est une organisation inefficiente dont les principales causes résident dans l’absence de contrôle et d’évaluation, le manque de productivité et le déficit de communication. Le coût de la non qualité de l’administration de l’Etat s’élève, d’après l’étude de l’IACE, à 4.500 millions de dinars (année de base : 2015).

Face à une telle situation, il est évidemment prématuré d’évoquer tout passage à l’IA au secteur public qui souffre de plusieurs problèmes nécessitant assez d’intelligence et d’ingéniosité pour les gérer, au sens simple des termes, pas plus !

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut