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Les handicapés, grandes victimes de la crise

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Chaque 3 décembre, le monde célèbre la Journée internationale des personnes handicapées, proclamée en 1992 par les Nations Unies, afin de favoriser leur intégration dans la vie économique, sociale et politique.

Cette année, comme c’est le cas depuis plusieurs années, la Tunisie à l’instar de quelques pays où plusieurs droits humains fondamentaux sont bafoués, n’a pas célébré cette journée.

Le 3 décembre 2020, Bouraouia Agrebi, Secrétaire générale de l’Organisation tunisienne de défense des droits des personnes handicapées (OTDDPH), a appelé, malgré la nonchalance du gouvernement, à la création d’une structure destinée dédiée à ces personnes. Elle a sollicité une rencontre avec le chef du gouvernement Hichem Mechichi à ce sujet et sa demande a été acceptée.

Cette rencontre s’est déroulée lundi dernier et le chef du gouvernement s’est montré compréhensif face aux problèmes des handicapés, sachant que la dernière réunion de ce genre remonte à 8 ans.

Le nombre des handicapés en Tunisie est estimé, d’après un rapport de l’OMS l’Organisation mondiale de santé, en 2017 à 208 456 personnes. 11% non-voyants, 44% handicapés moteurs, 28% handicapés mentaux, 12% malentendants et 5% sont porteurs de handicaps divers.

D’après plusieurs associations, les handicapés sont de plus en plus marginalisés par l’État depuis quelques années. Ceci va de l’absence totale d’équipements publics adaptés jusqu’à l’exclusion du monde de l’emploi. Le budget consacré à la promotion de l’action sociale en faveur des handicapés pour 2021 ne dépasse pas 35 millions de dinars soit l’équivalent de 11 millions d’euros !

En l’absence de statistiques officielles au sujet de l’emploi des handicapés en Tunisie, le taux est en moyenne trois à quatre fois inférieur au reste de la population active, comme cela a été démontré par plusieurs études internationales récentes.

Une étude réalisée par l’OTDDPH, en partenariat avec Handicap International, a révélé qu’en Tunisie, plus de 80% des personnes invalides, âgées entre 16 et 60 ans, sont au chômage.

De nombreux facteurs expliquent cette situation : déficit de formation adéquate, discriminations à l’embauche du côté des employeurs…

Par ailleurs, lorsqu’ils ils trouvent du travail, les handicapés sont bien souvent dans le secteur informel ou bien dans des conditions précaires (sous-emploi, bas salaires, emplois sans protection sociale).

Dans ces conditions, plutôt que de vivre du fruit de leur travail, nombre de ces personnes dépendent du soutien familial, de la charité communautaire ou d’aides sociales souvent limitées pour subvenir à leurs besoins.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek