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Photo du jour : La Société nationale d’exploitation et de distribution de l’eau, fait naufrage…

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Les agents de la Société nationale d’exploitation et de distribution de l’eau (SONEDE) observent depuis un peu plus d’une semaine, dans plusieurs régions du pays, des rassemblements de protestation, pour réclamer plus d’avantages professionnels.

Ils demandent des augmentations salariales et la hausse de pratiquement toutes leurs primes : déplacement, logement, risque, la révision de la convention avec les médecins et la revalorisation de la prime de scolarité, etc.

Les agents réclament aussi la distribution de tenues de travail à tous les employés, la hausse des prêts d’habitation et leur facilitation, la baisse du nombre d’années d’ancienneté pour la promotion, la hausse de la valeur des bons de repas et la diminution des heures de travail. Ils réclament également la fourniture des équipements de travail…

Ils affirment qu’ils ne craignent pas les « menaces » de la direction, après qu’elle ait annoncé l’application de la loi en déduisant des salaires le nombre de jours d’arrêt de travail en raison des grèves.

Les grévistes promettent qu’ils poursuivront leur « mouvement» jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

Cette grève quasi généralisée vient dans un contexte où les services de la SONEDE sont à leur plus bas niveau pratiquement sur tous les plans. Et pour cause, la société a annoncé, dimanche dernier 6 décembre 2020, qu’en raison des travaux de réparation, des coupures et des perturbations de la distribution de l’eau potable seront enregistrées pendant 4 jours dans 12 communes du Grand Tunis…

Il est à noter que selon le rapport publié par le ministère des Finances en mai dernier concernant la situation des entreprises publiques, la société enregistre une perte de 56 millions de dinars pour l’année 2018, l’endettement total est évalué à 1043 millions de dinars et la masse salariale des employés est de 183 millions de dinars.

Les charges d’exploitation de la SONEDE consomment, d’après les derniers états financiers, 49% de ses revenus.

Sur un autre plan, le rapport national de l’eau élaboré en 2017 par le bureau de la planification et des équilibres hydrauliques relavant du ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche montre que la SONEDE peine à progresser dans le recouvrement des coûts.

Le bureau précise que bien que la tarification de la société soit progressive, elle est peu favorable aux ménages de condition socioéconomique modeste. Il n’en demeure pas moins que la fixation et particulièrement les augmentations sont de plus en plus fréquentes, non transparentes et non indexées ni sur les coûts, ni sur l’augmentation des charges, ni même sur l’augmentation du coût de la vie ou des revenus des tunisiens.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek