Politique

Les lignes rouges de Carthage et de… l’UGTT

Les lignes rouges de Carthage et de… l’UGTT

Le président américain Eisenhower avait dit lors la création de la Tchécoslovaquie après la 2eme guerre mondiale : Il faut des mesures brutales mais définitives.

Ici, la première République était née dans la gloire, la deuxième dans l’euphorie qui a très tôt cédé la place à l’opportunisme et l’amateurisme politique.

La troisième République, née de droit le 17 août 2022, date de la promulgation par le chef de l’État de la nouvelle Constitution tunisienne, n’est à l’évidence pas dans le balbutiements. La jeune République ne fait précocement pas dans le détail. Les magistrats, les avocats, tous au pilori. C’est une métaphore tout naturellement mais le message est là. La sommation est latente. 

Dernier coup d’éclat, l’annonce par Carthage, via El Kasbah et le ministère des affaires sociales, des majorations salariales…

Bourguiba n’ avait pas hésité à brutalement mettre  fin à l’état de nuire du grand et immense syndicaliste Habib Achour . 

On croit savoir que le président Kais Saïd garde de cette période ( le jeudi noir) un  mauvais souvenir.  

Ce qui du reste, n’empêche pas de nouveaux coups de maîtres immensément plus fins…

Il y a sans doute un génie à Carthage ou dans les environs pour oser insuffler au président l’idée de  court-circuiter l’UGTT sur un sujet si majeur et si sensible:  les salaires.

Après tout, le Smig est la responsabilité exclusive de l’exécutif. L’UGTT en tant que syndicat peut bien sûr demander sa majoration mais cela reste la responsabilité de l’exécutif. Point à la ligne. 

Carthage sait que la centrale syndicale est un allié “objectif” . Elle la somme tout au plus de ne pas dépasser les limites. Carthage a aussi ses lignes rouges. Et il n’entend pas pour l’instant utiliser les deux épées de Damoclès qu’il a en sa possession :

– annuler la collecte par l’État des abonnements à l’UGTT

– faire bouger certains dossiers judiciaires

La troisième République semble démarrer sous les chapeaux de roues.  

Les mesures brutales et définitives, ce n’est à dire vrai pas tout à fait compatible avec le logiciel tunisien. 

Il est peut-être justement temps d’amorcer un grand changement à ce niveau.

Jawhar Chatty

 

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