Economie

Les PME ont elles une chance d’accéder aux crédits de soutien 2021?

Les PME ont elles une chance d’accéder aux crédits de soutien 2021?

L’Association Professionnelle Tunisiennes des Banques et des Etablissements Financiers ( APTBEF) vient d’annoncer hier mardi 19 courant qu’afin de permettre aux entreprises de faire face aux répercussions de la crise du Covid-19, il a été décidé de lancer un programme de crédits à court terme – crédits de soutien 2021 – destiné à financer les nouveaux besoins des entreprises, assorti d’un taux d’intérêt ne dépassant pas le taux du marché monétaire (TMM + 2%), soit l’équivalent actuellement de 8,25%.

Ce programme de crédits à court terme s’inscrit au fait dans le cadre d’une initiative présidentielle à laquelle les banques ont répondu favorablement, à priori, contrairement à plusieurs autres opérateurs économiques dont particulièrement les grandes surfaces dont les prix des produits qu’elles commercialisent ont, au contraire, explosé notamment à partir de la fin du mois de juillet dernier.

L’APTBEF précise, en outre, que sont éligibles aux crédits de soutien 2021, qui ne concernent pas les découverts en comptes, les entreprises dont les effectifs ne dépassent pas les 200 salariés. La durée maximale des crédits est d’un an, d’après l’association, qui ne précise pas si les banques vont continuer à percevoir leurs agios et commissions d’usage au titre de ses crédits et si elles acceptent de financer les entreprises dont les crédits sont classés à la BCT en raison d’incidents de paiement de leurs annuités de crédits que ce soit avant la crise du Covid ou pendant les temps forts de celle-ci.

Au cas d’exclusion du programme des entreprises dont les dettes sont classées ce qui est fort probable et puisque la plupart des PME ont particulièrement souffert de problèmes aigues de trésorerie ces deux dernières années, l’initiative d’« alléger » leur charges financières ne pourra jamais être concrétisée.

L’association a rappelé, également, qu’elle a fait un effort en abaissant les taux sur les crédits à court terme à la suite des recommandations du Chef de l’Etat alors que réellement, elle n’a fait que rectifier le tir, à cet effet, puisque l’application de TMM + 5 correspondant à 11,25% est une pratique interdite par la règlementation et les décrets du ministère des finances qui fixent le seuil excessif des taux d’intérêt sur les crédits à court terme hors découverts à 10,84% pour le deuxième semestre 2021.

L’APTBEF a mis l’accent sur le fait que son programme de crédits de soutien vient s’ajouter à l’ensemble des mesures décidées lors des rencontres avec le Chef de l’Etat dont le versement d’une aide sociale circonstancielle financée par la Banque Mondiale dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19 à ceux qui en bénéficieront sans appliquer de commissions et l’allocation de 160 milliards de dinars par les banques et établissements financiers destinée à soutenir la communauté nationale notamment dans les domaines de l’éducation nationale.

Rappelons que le 7 octobre 2021, 25 banques tunisiennes dont des banques publiques ont été traduites en justice suite à une plainte portée par le Conseil de la concurrence en raison d’intérêts « excessifs » que ces banques ont prélevées sur les comptes de leurs clients lors du report du remboursement de leurs prêts pour une période de trois mois pendant le premier confinement de la pandémie en avril 2020.

Sur la base de plaintes déposées par des citoyens et des associations civiles, le Conseil de la concurrence, en juin dernier, s’est saisi d’office du dossier pour pratiques anticoncurrentielles dans le secteur bancaire et a mené des enquêtes qui ont été soumises à la justice, dans le but de faire cesser ces prélèvements.

En avril 2020, la Banque centrale de Tunisie avait annoncé que les banques tunisiennes reporteraient les remboursements des prêts de trois mois, dans le cadre de nouvelles décisions visant à atténuer les impacts économiques et sociaux de la crise de la Covid-19.

La Banque centrale avait également appelé les banques et les institutions financières à suspendre les dividendes pour l’année 2019, afin de préserver la stabilité financière pendant cette période, et avait annoncé le report de six mois du remboursement des prêts pour les personnes à faible revenu.

Dans le même contexte, la Banque centrale avait demandé aux banques de ne pas imposer de nouveaux intérêts sur les prêts différés, mais les clients ont été surpris après l’expiration de la période de suspension des déductions, par le rééchelonnement de leurs prêts par les banques qui avaient imposé également des agios supplémentaires sur leurs comptes.

Il est à noter que les clients des banques se plaignent régulièrement d’une augmentation sans précédent du coût des services bancaires composés des taux d’intérêt sur les prêts et des commissions, tandis que l’Organisation de défense des consommateurs a indiqué que le système bancaire accumule des bénéfices importants grâce aux commissions et à la marge d’intérêt.

Malgré la crise financière et économique en Tunisie, le secteur bancaire a réalisé des bénéfices de 1,2 milliard de dinars en 2020.

Toutefois, L’APTBEF indique souvent que le report du remboursement des prêts a affecté la liquidité dans les banques et leurs ressources financières propres, et a entraîné une baisse de leur capacité à soutenir l’économie au cours de pandémie en accordant assez de prêts pour financer le secteur privé et les institutions touchées.

L’ONG “Marsad Raqabah” a également exigé la poursuite des banques commerciales qui ont profité de la situation des clients, et qui ont prélevé des commissions injustifiées malgré la crise.

 

 

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