Economie

Les prévisions du Trésor français se confirment : Explosion des importations énergétiques de 145,1%

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Selon le bulletin de l’institut National de la Statistique (INS) sur l’évolution du commerce extérieur aux prix courants pour le mois de mars 2022, le déficit commercial mensuel, au mois de   mars 2022, s’est creusé pour s’établir à 1960,3 millions de dinars (MD) contre à 1560,4 MD en février.

Le taux de couverture, en mars 2022, a perdu 5,7 points par rapport à février 2021 pour s’établir à 69,6%.

Le bulletin indique qu’après le rebond de 10% enregistré en février dernier, les exportations en valeur se replient de 5,8% en mars 2022 pour s’établir à 4484,8 MD.

La baisse a touché la plupart des secteurs d’activité. En particulier, le secteur des phosphates et de leurs dérivés, dont les exportations, ont chuté de 58%.

De même, les exportations du secteur de l’énergie ont baissé de 20,2%. Cette baisse est aussi observée au niveau des secteurs des industries agro-alimentaires (-3,3%), des secteurs des industries mécaniques et électriques (-0,8%) et du secteur des textiles, de l’habillement et du cuir (-0,1%).

En mars 2022, les importations ont progressé, d’après l’INS, de 2% pour s’établir à 6832,3 MD, avec, toutefois, un fléchissement au niveau de leur rythme de progression par rapport au mois précédent.

Cette hausse est le résultat d’un fort rebond des approvisionnements en produits énergétiques (+145,1%), ainsi que l’accroissement des achats de biens de consommation (+9,2%).  Au premier trimestre 2022, les exportations ont augmenté de 7,9% et les importations ont enregistré une hausse de 11,3% par rapport dernier trimestre de 2021. Ceci a conduit à la baisse du taux de couverture à 72% et à une dégradation de 21% du solde commercial du premier trimestre par rapport au quatrième trimestre 2021.

Notons qu’un récent rapport de la direction générale du Trésor français a évoqué des inquiétudes persistantes quant aux capacités de la Tunisie à financer le déficit courant même s’il s’est récemment réduit. La résorption du déficit courant de 8,4 à 6,8% du PIB en 2020 était purement conjoncturelle, en lien avec la baisse des échanges commerciaux et donc la diminution du déficit commercial en période de crise économique. 

Le déficit courant devrait, selon le rapport, de nouveau se creuser cette année pour atteindre 7 à 7,5% du PIB, aggravé par les conséquences de la crise sanitaire sur les échanges (perturbation sur l’appareil exportateur, pénuries et renchérissement des importations). Les risques pour les équilibres externes restent élevés, martèle direction générale du Trésor français.

Il a été indiqué, sous ce même angle, que la crise a entrainé un dérapage budgétaire sans précédent pour la Tunisie. Le déficit a explosé de 3,4% du PIB en 2019 à 9,6% du PIB en 2020, avec un impact budgétaire des mesures discrétionnaires de réponse à la crise estimé à 2,3% du PIB (report de paiement d’impôts, aides aux entreprises et aux plus démunis, dépenses de santé supplémentaires). 

La dernière loi des finances rectificative (LFR 2021) a réévalué le déficit budgétaire de 6,6% à 8,3% du PIB pour 2021 (de 5,9% à 7,8% dons inclus), précise-t-on.

Le rapport français a ajouté que la relative réévaluation à la hausse des recettes fiscales ne compense pas celle des dépenses tirées par la masse salariale et les dépenses de subventions dans un contexte de hausse des cours du pétrole et de denrées alimentaires. Le déficit budgétaire de 6,7% retenu dans la LF 2022 parait déjà sous-estimé compte tenu de l’impact attendu de la hausse des cours internationaux sur le système de subventions. 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek