Economie

Les transferts de la diaspora couvrent le service de la dette extérieure

Les transferts de la diaspora couvrent le service de la dette extérieure

Selon les dernières données actualisées de la Banque centrale de Tunisie (BCT) publiées aujourd’hui mercredi 13 juillet 2022, les transferts de fonds des Tunisiens à l’étranger depuis le début de l’année jusqu’au 10 juillet courant, se sont élevés à environ 4034,1 millions de dinars, contre 3486,3 MD au cours de la même période de l’année 2021, ce qui représente une augmentation de 547,8 millions de dinars ou 15,71%, malgré les difficultés causées par la crise économique mondiale et les répercussions continues de la pandémie.

Les transferts de fonds ont également permis, selon les données de la BCT, de couvrir le service de la dette extérieure cumulé depuis le début de l’année (4251,9 MD) à hauteur de 95% et se sont classés au premier rang des composantes des réserves en devises à côté des crédits extérieurs.

Les données de la Banque centrale révèlent également que les transferts de fonds des Tunisiens résidents à l’étranger ont augmenté de 28% fin 2021 par rapport à 2020, et ont atteint un niveau record de 7,254 milliards de dinars, ce qui équivaut à 2,62 milliards de dollars. Cela intervient dans un contexte de grave pénurie de ressources financières extérieures.

D’une manière générale, l’impact les transferts de fonds des Tunisiens résidents à l’étranger se fait de plus en sentir dans l’économie du pays, car ces transferts de fonds rééquilibrent la trésorerie de l’Etat et renfloue les réserves en devises malgré la situation politique et économique difficile ayant provoqué des gaps dans les équilibres financiers publics.

Les transferts de fonds des Tunisiens résidents à l’étranger, estimés à 7,5 milliards de dinars, jusqu’au 31 décembre 2021, représentaient la principale source de devises en Tunisie, ce qui a permis de continuer à gérer les importations de matières premières et à rembourser plus de 3 milliards de dollars de prêts étrangers et ont contribué à pallier le manque de devises habituellement généré par le tourisme et des investissements étrangers.

En outre, il ressort des données de plusieurs rapports et études que les transferts des Tunisiens à l’étranger ont connu une nette évolution, compte tenu de l’amélioration des revenus des composantes de la communauté qui compte désormais un grand nombre de compétences hautement qualifiées qui transfèrent de l’argent vers leurs familles mais hésitent parfois d’investir en Tunisie à cause de la détérioration du climat d’investissement et aux restrictions bureaucratiques.

Selon l’Enquête nationale sur l’immigration élaborée par l’Observatoire National de la Migration (ONM) en décembre 2021, les Tunisiens résidents à l’étranger représentent plus de 1,3 million, dont la plupart résident dans l’Union européenne et dans une moindre mesure dans les États arabes du Golfe et en Amérique du Nord.

Les années qui ont suivi les évènements de 2011 ont vu un changement dans la qualité des travailleurs Tunisiens résidents à l’étranger, avec une génération de travailleurs qualifiés. Selon des études, le nombre de Tunisiens hautement qualifiés en Europe dépasse les 90 000 personnes.

Les données du ministère du Tourisme révèlent que le retour des Tunisiens résidant à l’étranger dans le pays contribue à la redynamisation du secteur touristique, et que le nombre de nuitées passées par ceux-ci dans les hôtels a dépassé 1,5 million en août dernier.

Cependant, les transferts de fonds Tunisiens résidents à l’étranger sont toujours dirigés vers l’éducation, la santé, la consommation et les dépenses immobilières, et n’ont pas encore atteint le niveau d’investissements à haute valeur ajoutée, malgré les nombreuses tentatives de Tunisiens résidents à l’étranger pour créer des projets et des entreprises en Tunisie.

Les restrictions imposées aux transferts de fonds des Tunisiens résidents à l’étranger ont augmenté au cours des dernières années à cause des barrières bureaucratiques. Des acteurs économiques ont appelé la Banque centrale à intervenir, notamment auprès de la Commission d’analyse financière, pour assouplir les conditions de transferts ou pour rechercher des solutions alternatives.

Sous ce même angle, la crise, qui dure depuis des années, s’est compliquée depuis deux ans notamment avec le durcissement des procédures de transfert de devises par la Commission d’analyse financière au sein de la Banque centrale de Tunisie dans le contexte de traque des fonds suspects, d’autant plus que les banques ne permettent pas aux migrants à leur retour en Tunisie de retirer plus de 5 Mille de dinars.

Les banques leur demandent également un délai plus ou moins long pour vérifier les transferts de fonds, bien que la plupart d’entre eux sont fait par l’intermédiaire de bureaux de change agréés, sachant que ce type de difficulté est rencontré en particulier par les immigrés résidant dans les pays du Golfe.

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