Economie

Les tunisiens écrasés par la hausse frénétique des prix

Les tunisiens écrasés par la hausse frénétique des prix

Les efforts des autorités tunisiennes pour lutter contre la hausse des prix n’ont pas donné de résultats tangibles, alors qu’on s’attend à ce que le taux d’inflation monte à plus de 8 % au cours du second semestre de l’année en cours.

Depuis juillet dernier, le gouvernement a déclaré une guerre sans merci aux spéculateurs mais l’inflation et la hausse des prix des produits de base touchent des niveaux inédits.

Dans la lutte contre la flambée des prix, le gouvernement s’appuie sur un arsenal d’anciennes et de nouvelles lois : le gouvernement de Najla Bouden a annoncé il y a des mois un programme national pour la lutte contre la spéculation. En mars 2022, le président de la République a signé un décret relatif à la lutte contre la spéculation illégale.

Le décret vise à sécuriser l’approvisionnement des marchés et à contrôler les circuits de distribution, prévoyant une peine pour les contrevenants qui atteignent la prison à vie et des amendes de 500 000 dinars.

Toutefois, la population ne voit aucune trace des efforts du gouvernement pour lutter contre la hausse des prix quasi quotidienne.

Au cours du mois d’avril, le taux d’inflation a poursuivi sa tendance à la hausse après avoir atteint 7,5%, contre 7,2% en mars, 7% en février et 6,7% en janvier 2022, selon les données de l’Institut national de la statistique.

Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 8,7 % en avril à cause de la hausse des prix des œufs de 20,4%, des prix des huiles alimentaires de 20,4%, des prix des fruits de 19,5%, des prix des légumes frais de 12% et d’autres denrées.

Les prix des services ont également enregistré une hausse de 4,8%, due principalement à la hausse des prix des services des restaurants, des cafés et hôtels de 7,2% et des prix des services de santé de 3,4%.

Le gouvernement cherche à reporter de nouvelles hausses de quelques semaines, tandis que les acteurs des secteurs alimentaires insistent sur la nécessité d’ajuster les prix de certains produits de base, notamment le lait, les œufs et les volailles, afin de réduire les pertes après la hausse de tous les intrants de production.

La semaine dernière, le ministre tunisien de l’Agriculture Elyes Hamza a déclaré que le gouvernement tunisien avait l’intention d’augmenter les prix des denrées alimentaires, notamment le lait, les œufs et la volaille, suite aux protestations des agriculteurs contre la hausse des prix des aliments pour animaux en raison de la guerre en Ukraine.

La société tunisienne d’électricité et du gaz a également annoncé la hausse du prix de l’électricité de 12% et celui du gaz de 16%.

La flambée des prix en Tunisie est devenue ainsi rampante et globale, dans un contexte où les autorités ne disposent pas de marges de manœuvre pour la freiner, sauf via l’augmentation du taux directeur, chose faite par la Banque centrale de Tunisie qui a augmenté hier, 17 mai 2022, le taux directeur afin de contenir l’inflation.

On estime, d’une manière certaine, que la poursuite de la tendance à la hausse des prix freine toutes les tentatives officielles, en l’absence d’un programme visant à stimuler les investissements et à augmenter les taux de croissance.

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