L’industrie du papier en Tunisie, pilier historique de l’économie nationale, traverse une période de transformation.
Avec une contribution de 4% au PIB industriel et près de 25 000 emplois directs et indirects, ce secteur cherche à se réinventer pour répondre aux besoins croissants du marché et renforcer sa compétitivité internationale.
Une production diversifiée mais limitée
Le secteur tunisien du papier est varié, englobant la fabrication de papiers d’impression, d’emballage et de produits sanitaires. Cependant, la production annuelle nationale, estimée à 150 000 tonnes, reste modeste face à la demande locale.
La Société Nationale de Cellulose et de Papier Alfa (SNCPA), l’un des principaux acteurs, a relancé sa production après une interruption prolongée, mais dépend encore largement de l’importation de matières premières. En 2019, les importations de papier ont coûté près de 908 millions de dinars, soulignant la nécessité d’une plus grande autosuffisance.
L’innovation au cœur des préoccupations
Face à ces enjeux, l’innovation et la durabilité émergent comme des axes prioritaires. Des initiatives locales visent une démarche qui s’inscrit dans une logique de réduction des déchets et de respect de l’environnement.
La première usine de papier minéral en Tunisie, située à Hajeb El Ayoun, a débuté sa production avec une capacité de 10 000 tonnes, utilisant des résidus de marbre pour fabriquer un produit recyclable et biodégradable. Ces projets illustrent une volonté de modernisation et d’adaptation aux normes internationales.
Un cadre économique et réglementaire à repenser
La concentration géographique des entreprises dans le Grand Tunis et à Sfax révèle des disparités régionales. Les petites et moyennes entreprises (PME), majoritaires dans ce secteur, peinent à innover en raison d’un cadre réglementaire complexe et de lourdeurs administratives.
Cette situation freine les investissements et limite la capacité du secteur à se développer. Pourtant, des acteurs comme la Société Tunisienne Industrielle du Papier et du Carton (Sotipapier) montrent des signes de dynamisme, avec une hausse de 29 % de leur production au premier semestre 2024.
Un autre obstacle majeur est lié à la complexité du cadre réglementaire et aux lourdeurs administratives. Ces barrières découragent les investissements, pourtant essentiels pour moderniser les infrastructures et adopter des technologies innovantes. Les procédures longues et fastidieuses ralentissent les initiatives de développement et freinent la croissance du secteur.
Perspectives du secteur
L’industrie du papier en Tunisie peut se positionner comme un acteur compétitif sur la scène régionale, elle doit miser sur l’innovation technologique, la diversification des produits et l’adoption de pratiques durables.
La collaboration entre les différents acteurs, soutenue par des politiques publiques adaptées, sera déterminante pour transformer ces enjeux en opportunités de croissance. Avec ses ressources humaines qualifiées et son potentiel inexploité, le secteur a les moyens de se réinventer et de répondre aux exigences d’un marché en pleine évolution.
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