Economie

L’inflation menace les restaurants et cafés en Tunisie

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 La hausse des prix en Tunisie est devenue en un phénomène général qui a touché les secteurs d’activité économique ainsi que biens, et services. Le secteur de la restauration n’était pas à l’abri.

Au fait, les prix des repas et des boissons dans les restaurants et les cafés pendant le Ramadan ont atteint des niveaux record, tandis que le secteur des services peine à sortir des effets néfastes de la pandémie qui a provoqué la fermeture de centaines de d’établissements et des licenciements de milliers de travailleurs.

Les restaurants, les cafés et les salons de thé ont ajusté leurs tarifs en annonçant des augmentations de pas moins de 20% par rapport aux mois précédents, tout en justifiant cela par le fait que le secteur est sous la pression de l’inflation et l’augmentation des coûts.

Hausse des prix

Les professionnels du secteur expliquent les nouvelles augmentations par leur volonté de rétablir leurs activités après deux ans de stagnation, en plus de la hausse de tous les produits nécessaires à la préparation des repas, ainsi que la hausse du coût du travail, l’exploitation des locaux, les impôts et les répercussions de la guerre en Ukraine.

Les prix des repas de rupture du jeûne dans les restaurants qui publient leurs prix sur leurs pages aux réseaux sociaux oscillent entre 15 et 40 dinars pour un repas pour une personne, alors que les prix des boissons chaudes comme le café et le thé peuvent atteindre 10 dinars dans un pays où les dépenses de divertissement par habitant par mois sont très limitées, selon les données des enquêtes sur les revenus et la consommation de l’Institut national de la consommation.

Les données publiées par l’Institut national de la statistique révèlent que la courbe ascendante des prix des services dans les cafés et restaurants est en hausse depuis le premier trimestre de l’année en cours, enregistrant une augmentation de 4,7% des prix des services de restauration et de 7,1% des prix des hôtels.

Augmentation des coûts

Le président de la Chambre Nationale des Restaurants et Cafés, Islam Chaabane, explique les raisons de la hausse des prix pendant le mois de Ramadan, par l’augmentation des coûts, soulignant que les prix élevés sur les marchés se répercutent directement sur les services fournis par les restaurants et les cafés.

La situation économique difficile du pays et la baisse du pouvoir d’achat des Tunisiens réduisent la demande dans les restaurants, ce qui augmente le coût d’exploitation.

La Chambre Nationale des Restaurants et Cafés a confirmé que la fréquentation des restaurants pendant le Ramadan a diminué d’environ 70% en raison de la détérioration du pouvoir d’achat des Tunisiens.

Selon l’Institut national de la statistique, les prix des denrées alimentaires au cours du premier trimestre de l’année en cours ont enregistré une augmentation de 8,7%, le prix des œufs ayant augmenté de 22,2%, les prix de l’huile d’olive de 20,6 %, les cultures fraîches de 18,9 % et la volaille de 14,1%.

Les prix des fromages et produits laitiers ont également augmenté de 8,8%, du poisson frais de 8,6% et des produits céréaliers de 7,0%.

Secteur sinistré

D’après les résultats de l’indice des prix à la consommation publiés par l’Institut national de la statistique (INS) au mois de mars dernier, un ménage tunisien consacre 6.7% de son budget de consommation au secteur des loisirs, culture, et restaurants et hôtels.

Néanmoins, la contribution directe du secteur à la création de la valeur économique en Tunisie est difficilement cernable. Le calcul est réalisé par l’INS, à ce niveau, en faisant la somme des valeurs ajoutées des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, des loisirs et de la culture, tout en excluant d’autres domaines qui y sont liés directement et ayant des valeurs ajoutées concernées par les normes internationales.

Cette méthode ne reflète pas la valeur réelle de la contribution du secteur d’autant plus qu’elle sous-estime la valeur ajoutée des cafés et restaurants.

Depuis la propagation du Covid-19 au pays, les cafés, les restaurants, les gargotes et les commerces similaires ont été systématiquement ignorés par le Gouvernement.

D’ailleurs, des protestations ont été constamment organisées, par les propriétaires de cafés et restaurants dans toutes les grandes villes pour revendiquer l’allègement des mesures et restrictions dites « sanitaires » nuisant à leurs activités, notamment l’interdiction des chaises et les tables qui a duré de très longues périodes.

Cafetiers et restaurateurs ont dénoncé régulièrement ces mesures, appliqués par mimétisme en Tunisie, qui selon leurs dires, ont nuit gravement à leurs intérêts, sachant que des centaines de milliers de personnes travaillent directement et indirectement dans ce secteur qui est menacé par la faillite et le chômage.

Les mesures « sanitaires » gouvernementales suivistes et mal adaptées au contexte tunisien ont détruit le secteur des cafés, des restaurants, des loisirs et des commerces similaires et n’ont pas épargné pas d’autres secteurs surtout aux moments de l’application de la mesure « phare » léguée notamment aux soins des gouverneurs, à savoir le couvre-feu, et ce, à maintes reprises depuis la propagation de la pandémie.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek