Economie

L’ITES croit au « miracle » et table sur un système de santé publique efficient dans trois ans !

L’ITES croit au « miracle » et table sur un système de santé publique efficient dans trois ans !

L’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) relevant de la Présidence de la République vient de publier, en partenariat avec la Konrad Adenauer Stiftung (KAS), une étude intitulée « La sécurité sanitaire à l’horizon 2025 : vision et manœuvre stratégique ».

Au volet de la description du scénario souhaitable ou de la vision stratégique à l’horizon 2025, on indique que dans une hypothèse optimiste et dans le contexte d’une amélioration de l’environnement (macro et micro), le système de santé évoluera vers le mieux pour aboutir à un scénario souhaitable et réalisable en 2025 dénommé « Un système de santé convalescent ».

L’ITES décrit le système comme suit : En 2025, à la faveur d’une éclaircie durable dans son environnement, le système de santé est capable de prodiguer des prestations de soins efficientes et de meilleure qualité, tout en retenant et en motivant les compétences dont il dispose dans tous les domaines.

Ainsi, ces prestations sont plus accessibles et de meilleure qualité par la conjonction d’un ensemble de mesures complémentaires, selon une approche globale centrée sur le patient et l’usager, souligne-t-on.

L’ITES affirme qu’une extension de la plage horaire de fonctionnement des services ambulatoires de toutes les structures de santé publiques (SSP), des délais de prise en charge écourtés, un meilleur fonctionnement des urgences hospitalières, la mise en place d’alternatives à l’hospitalisation classique et la sanction des dérives et des comportements déviants contribuent à améliorer la réactivité du secteur public.

Pour renforcer cette réactivité ainsi que l’efficacité des interventions, on considère que les ressources des SSP sont nettement améliorées pour mieux réaliser leur mission de service public et mieux répondre à la demande des usagers, notamment en termes de disponibilité de médecins spécialistes dans les hôpitaux régionaux (HR), de mise à niveau des équipements médicotechniques et de disponibilité de ressources financières suffisantes.

Ainsi, l’institut table pour la période 2022- 2025 sur : (i) les créances des SSP et de la Pharmacie Centrale de Tunisie (PCT) sont prises en charge par l’État à raison de 25% par an, (ii) la part du budget du ministère de la Santé (MS) dans le budget de l’Etat augmente de 0,5% par an pour atteindre 8,5% et (iii) l’ensemble des contributions de la CNAM au financement du secteur public s’accroît de 15% par an.

Ces mesures sont associées à la rationalisation des dépenses dans le secteur public, à l’augmentation du plafond de remboursement annuel par adhérent à la CNAM de 20% par an de 2022 à 2025, à la maîtrise de l’inflation des prix des biens et services de santé et à la mise en place de consensus thérapeutiques permettent de réduire la contribution des ménages aux  dépenses totales de santé (DTS) pour atteindre une fourchette située entre 25% et 30%, réduisant le risque de dépenses catastrophiques et de renoncement aux soins.

On note, également, que la numérisation progressive contribue à alléger les procédures de prestations de soins et services et à réduire les inefficiences par la mise en place d’une plateforme de prise de rendez-vous à distance et d’un dossier médical unique partageable.

Notons qu’un rapport de l’Association Tunisienne du Défense du Droit à la Santé (ATDDS) a publié un rapport sur le « Droit à la Santé en Tunisie » qui a rappelé que l’article 38 de la Constitution tunisienne de 2014, dit « Tout être humain a droit à la santé. L’État garantit la prévention et les soins de santé à tout citoyen et assure les moyens nécessaires à la sécurité et à la qualité des services de santé… »

Sur le plan international, la Tunisie a ratifié plusieurs instruments internationaux, en particulier le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels. Le pays a adopté également les Objectifs du Développement Durable (ODD) adoptés par l’Assemblée Générale des Nations-Unies.

Malgré d’importants acquis en matière de santé réalisés depuis l’indépendance, une partie importante de la population ne jouit pas concrètement du droit à la santé et a des difficultés d’accès à des services de qualité, selon le rapport.

Le système de santé tunisien a été confronté, au cours des 30 dernières années aux défis de la double transition démographique et épidémiologique, a été soumis à d’importantes pressions financières depuis l’application de la politique de désengagement de l’État de la fin des années 80, et a souffert d’une mauvaise allocation des ressources humaines et financières.

Cette situation a engendré des inégalités d’accès sociales et régionales aux soins, une mauvaise gouvernance du secteur sanitaire notamment au niveau de la gestion des rapports public/privé et une inefficience globale du système sanitaire.

Toutefois, l’ITES ne s’est pas arrêté méthodiquement – que ce soit sur le plan qualitatif ou quantitatif – dans son étude et ce, d’une manière normative et modélisatrice sur les défis financiers réels du système de santé publique.

L’étude de l’institut a été largement marquée par son caractère hypothétique et assez décalé de la réalité des moyens matériels et humains de la Tunisie pour quelle soit effectivement dotée d’un système de santé publique efficient, comme l’avance l’institut.

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