Economie

L’OCDE et la FAO se penchent sur les perspectives agricoles dans la région MENA

L’OCDE et la FAO se penchent sur les perspectives agricoles dans la région MENA

Paru récemment, le rapport « Perspectives agricoles 20182027 » est le fruit d’une collaboration entre l’OCDE et la FAO. Ces perspectives ont été préparées avec l’aide d’experts de leurs pays membres et de plusieurs organisations de produits.

Elles présentent une analyse consensuelle de ce que devrait être l’évolution à dix ans des marchés des produits agricoles et du poisson aux niveaux national, régional et mondial. L’édition de cette année contient un chapitre spécial consacré à la région Moyen‑Orient et Afrique du Nord (MENA).

La région MENA : Défis multiples

Ce chapitre spécial s’intéresse à la région où la hausse de la demande alimentaire et la rareté des ressources en sols et en eau se traduisent par une dépendance croissante à l’égard des importations de produits alimentaires de base, auxquelles bon nombre de pays consacrent désormais une large part de leurs recettes d’exportation. Les conflits et l’instabilité politique qui sévissent dans la région constituent une menace pour la sécurité alimentaire des populations.

D’après les prévisions du rapport, la production agricole, halieutique et aquacole de la région devrait s’accroître d’environ 1,5% par an au cours de la prochaine décennie, principalement grâce à des gains de productivité. Les politiques en vigueur subventionnent la production et la consommation de céréales, avec pour conséquence que 65% des terres agricoles sont consacrées à des céréales gourmandes en eau, en particulier le blé, qui fournit une large part de l’apport calorique. Les régimes alimentaires devraient continuer de privilégier les céréales et le sucre, au détriment des apports de protéines d’origine animale.

Pour une approche différente de la sécurité alimentaire

Cependant, on assure qu’une approche différente de la sécurité alimentaire et de la politique agricole consisterait à mettre l’accent sur le développement rural et à soutenir la production de produits horticoles à plus forte valeur ajoutée dans les petites exploitations, en renforçant en parallèle le système de vulgarisation technique. Cette démarche se fonde sur la conviction selon laquelle le niveau de sécurité alimentaire d’un pays dépend davantage de l’élimination de la pauvreté que de l’auto-approvisionnement en blé.

Les experts ayant élaboré le rapport de l’OCDE et de la FAO indiquent qu’une refonte des politiques en faveur de la sécurité alimentaire, avec pour ambition première d’éliminer la pauvreté plutôt que de parvenir à l’auto-suffisance, engagerait les responsables à promouvoir le développement rural et à renforcer la capacité des agriculteurs à minimiser les risques dès lors qu’ils produisent des cultures à plus forte valeur ajoutée.

Dépendance au contexte géopolitique global

Quelle qu’elle soit, la politique en faveur de la sécurité alimentaire ne pourra s’affranchir d’un contexte géopolitique global qui entrave l’accès de certains pays aux marchés mondiaux. Du point de vue nutritionnel, les régimes alimentaires de la région MENA resteront très riches en céréales, et en blé en particulier, observe-t-on. La part de l’huile végétale et du sucre, ainsi que celles de la viande, du poisson et des produits laitiers, augmenteront lentement.

Toutefois, l’évolution des régimes alimentaires devrait également faire augmenter le taux d’obésité, avec les conséquences que l’on connaît sur la santé. La structure actuelle du soutien apporté aux consommateurs de céréales limite la diversification du régime alimentaire qui s’impose ; elle devrait être modifiée afin de remédier à l’augmentation des problèmes sanitaires, conclut le rapport international.

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