Trouver un logement à moindre coût en Tunisie est devenu un vrai casse tête. Le prix du loyer connaît une poussée inflationniste affectant considérablement les revenus des ménages
Avec des prix en flambée que ce soit de la location ou de l’achat, plusieurs ont du mal à trouver des tarifs accessibles d’immobilier, notamment avec la cherté de la vie et la baisse du pouvoir d’achat(…).
Les citoyens peinent déjà à trouver du travail, il était évident pour qu’ils rencontreront des difficultés une fois ils s’engageront à se marier. Plusieurs sont en train d’opter pour d’autres alternatives ( vivre avec leurs parents jusqu’à mariage, colocation) , afin de faire des économies et pouvoir plus tard compter sur eux mêmes pour louer un appartement !
Tunisie Numérique est allé ce lundi 29 mai 2023 à la rencontre du citoyen tunisien, dans un micro trottoir, pour évaluer son avis et sa réaction vis-à-vis à cette augmentation. Des citoyens qui ont été interviewés ont été unanimes à condamner ces augmentations ” vertigineuses” des prix de loyer, affirmant que bien avant ces dernières hausses, le consommateur tunisien ne pouvait plus subvenir aux besoins de sa famille !
Croisé à la sortie d’une agence immobilière, un couple de jeunes fonctionnaires touchant plus de 1000 dinars par mois chacun, voient leur rêve de loyer un appartement, s’éloigner en raison d’une offre très chère.
“Tous les prix de loyer ont doublé, en un laps de temps, et même le consommateur tunisien n’arrive plus jamais à assurer ses besoins quotidiens…Si on n’a pas les moyens financiers de payer un mois de loyer d’un coup au minimum, ça va être très compliqué(…) Les étrangers sont sans doute, derrière la hausse des prix du loyer en Tunisie essentiellement les Algériens (…)” a estimé ce couple.
Interrogé sur la possibilité pour la classe moyenne d’accéder à la propriété de son logement, un sexagénaire a, pour sa part, estimé que “Pour un citoyen lambda, entre la cherté de la vie, les dépenses quotidiennes et le loyer à payer, il ne sait plus où donner de la tête… Alors se permettre des vacances relève de l’impossible (…) Les prix des logements, des matériaux de construction, des terrains, des villas connaissent une flambée spectaculaire(…).” -a-t-il dit.
Un autre employé travaillant dans une entreprise, nous a assuré que ” Ces dernières augmentations vont engendrer une hausse des prix dans divers secteur non seulement le logement… Ajoutez à cela l’augmentation des factures et du transport, un salarié moyen finira le mois dans le rouge…Des augmentations, encore et encore ! Mais où va-t-on ? (…) ” a-t-il déploré.
Des algériens rencontrés par Tunisie Numérique, ont considéré que le prix du loyer proposé par les propriétaires des appartements ou maisons en Tunisie est abordable en comparaison avec l’Algérie.
Augmentation de 10,8 % des prix de location en Tunisie !
Le Tensiomètre locatif réalisé par “Mubawab Tunisie” et publié en 2022, a relevé une hausse de 10,8% a été enregistrée dans les prix de location d’un appartement vide en comparaison avec le deuxième semestre de 2021, et de 3,7% par rapport au premier semestre de 2021.
Ainsi, la superficie moyenne d’un appartement à l’usage de location est de 127m², soit 3m² de plus par rapport au deuxième semestre de 2021 et 2m² par rapport à la même période de l’année écoulée.
Certaines zones du nord-est du pays, à savoir La Soukra, Les Jardins de Carthage et Nabeul, ont vu leurs superficies diminuer avec 13 m², 4 m² et 3 m² respectivement, en comparaison avec le deuxième semestre de 2021.
Selon la même source, la demande de la location dépasse 6,6 fois l’offre. Néanmoins, le parc locatif a été témoin d’une baisse de 17% au premier semestre de 2022, et ce, après une augmentation de 50% à la fin de l’année 2021.
Combien ça coûte un loyer S+3 en Tunisie?
Actuellement le coût moyen de la typologie S+3 est à 2.000 dinars/mois. Ce sont les zones des Berges du Lac 2 (2.700 DT, pour un S+3), Carthage (2.505 DT) et La Marsa (2.175 DT) qui occupaient les trois premières places des villes les plus chères.
De même, les loyers moyens oscillent entre 880 et 920 DT pour un S+3, dans les zones d’El Ghazela (880 DT), La Manouba (900 DT) Boumhel-Bassatine (900 DT) et El Mourouj (920 DT).
Pour les régions du Sahel et du Cap Bon, elles affichent des prix de loyers (S+3) supérieurs à 875 dinars/mois. Le loyer moyen le plus élevé au Sahel a été enregistré à El Kantaoui(1.300 DT). Suivent la banlieue de Hammam Sousse (1.150 DT) et Khezama (1.100 DT). Les prix au gouvernorat de Nabeul sont en moyenne comme suit : 970 dinars/mois à Hammamet et 975 dinars/mois à Nabeul Ville.
Avec ces augmentations injustifiées qui a pratiquement touché tous les secteurs, la classe moyenne s’est évaporée. Une majorité écrasante de nos jeunes fonctionnaires ont décidé de vivre chez leurs parents puisqu’ils sont incapables de se loger ou même acheter un appartement (…).
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