Tunisie Numérique a mené une série d’interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays.
Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d’âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels.
Nacer a 58 ans, il est fonctionnaire dans un établissement public.
Nacer est marié à Najla qui a 55 ans, femme au foyer. Le couple a 3 enfants qui vivent tous à l’étranger :
- Nour a 30 ans, elle est mariée et habite au Qatar avec son mari et leur fils unique.
- Amal 32 ans, elle vit en Italie avec son mari et travaille en tant qu’aide-soignante.
- Skander 34 ans, encore célibataire et travaille en tant qu’ingénieur en robotique dans une société en Allemagne.
Fonctionnaire qui a gravi les échelons
Nacer se confie à nous : « J’ai commencé ma carrière professionnelle assez jeune. J’ai intégré l’administration publique dès que j’ai eu mon diplôme. Je travaillais dur et j’ai vite gravi les échelons. Najla s’occupait des enfants. Avec beaucoup de sacrifices, nous avons réussi à garantir l’avenir des enfants et leur permettre de travailler à l’étranger. »
Nacer continue : « Mon salaire est de 1900 dinars par mois sans compter l’indemnité de fonction et la prime de rendement. Je profite de ma fonction pour bénéficier de la maison mise à ma disposition gratuitement par l’administration. Ceci me permet de louer la maison familiale à hauteur de 700 dinars de loyer mensuel. C’est un revenu complémentaire non négligeable et qui permet d’arrondir les fins de mois ! ».
Les enfants en support
Najla prend la parole et nous dit : « Nous n’avons épargné aucun effort pour nos enfants et ils nous le rendent bien. Chaque mois nous recevons un transfert de 1 500 dinars de l’un d’eux. Un mois c’est Nour qui envoie l’agent, l’autre c’est Amal et celui d’après c’est Skander. Mes enfants se sont organisés ainsi. Grâce aux transferts de nos enfants à l’étranger, nous vivons bien en Tunisie ».
Najla nous donne plus de détails : « En fait avec mon diabète et mon hypertension, je ne peux plus m’occuper de l’entretien de la maison familiale. J’ai donc dû embaucher une aide-ménagère pour la maison de fonction avec un salaire mensuel de 500 dinars. Ça ne pouvait pas être possible sans l’aide financière des enfants. »
Nacer reprend la parole et lance : « Hamdoullah nous n’avons pas de crédits à rembourser ni de dettes à payer. Nos finances sont saines ».
L’été pour les retrouvailles familiales
Najla nous avoue que ses enfants lui manquent, elle nous lance à ce sujet : « On se fait vieux et la maison familiale est vide durant l’année. J’attends impatiemment l’été pour revoir mes enfants. On se donne tous rendez-vous durant le mois d’Août pour passer les vacances ensembles ».
Najla précise : « Tbarkallah la famille passe de 2 personnes durant l’année à 8 personnes en Août. Nous partons alors passer le mois à Mahdia ou à Nabeul où nous louons une grande villa au bord de la plage ou avec piscine. Nos enfants se chargent de payer tous les frais de la location aux sorties et même la nourriture ».
« C’est un été en ‘‘All Inclusive’’ » rajoute Najla en ricanant.
Le budget familial
Les revenus sont essentiellement constitués du salaire de Nacer, de la location de la maison familiale et des transferts reçus.
Nacer perçoit une indemnité de fonction de 300 dinars par mois et une prime de rendement trimestrielle de 150 dinars.
Nacer bénéficie également de 120 dinars en tickets restos par mois.
En moyenne, hors avantages, la famille gère un budget de 4 450 dinars par mois.
Les dépenses mensuelles familiales sont ventilées comme suit :
- 1 000 dinars pour les produits alimentaires et de nettoyage ;
- 500 dinars pour le salaire de l’aide-ménagère ;
- 200 dinars pour les frais de médication de Najla ;
- 100 pour la facture de la STEG ;
- 35 dinars pour la SONEDE ;
- 100 dinars pour l’abonnement internet et les frais de télécommunication ;
- 600 dinars comme argent de poche de Nacer (Cafés et cigarettes) ;
- 200 dinars comme argent de poche de Najla ;
- 300 dinars pour les dépenses vestimentaires du couple.
- 100 dinars de dépenses imprévues.
Les dépenses mensuelles totales sont autour de 3135 dinars par mois. La famille arrive à dégager près de 1 300 dinars par mois.
Nacer nous dit à ce sujet : « Nous arrivons, hamdoullah, à mettre de l’argent de côté. Cette épargne servira pour un projet commercial que j’envisage de lancer à ma sortie à la retraite. J’appréhende ce moment car je perdrais tous les avantages reliés à ma fonction et dont je bénéficie actuellement. »
Avant de finir Nacer nous dit : « Je veux lancer un projet pour ne pas baisser notre niveau de vie. Je veux avoir une retraite paisible après 35 ans de travail et de labeur ».
Le couple possède un compte bancaire, un compte d’épargne postal et bénéficie d’une couverture sociale.
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