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Macron veut “dompter” l’islam de France, il démolit l’oeuvre de Sarkozy

Macron veut “dompter” l’islam de France, il démolit l’oeuvre de Sarkozy

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a vu le jour en 2003, est l’oeuvre du ministre de l’Intérieur de l’époque, le tonitruant Nicolas Sarkozy. Il l’avait monté dans un seul objectif : “Dompter” l’islam de France et surtout toutes les horreurs qu’on lui colle (extrémisme, terrorisme, djihadisme). Le chef de l’État, Emmanuel Macron, a décidé de démonter cette structure. Il pense avoir trouvé un meilleur outil pour aller plus loin que Sarkozy.

Le président a annoncé ce jeudi 16 février qu’il a “décidé de mettre au fin au Conseil français du culte musulman“. Il entend le remplacer officiellement par le Forum de l’islam de France (Forif), dont il a reçu les membres à l’Elysée…

Les précédentes instances présentaient des limites que j’ai déjà eu l’occasion de nommer. Il y avait un dialogue qui a existé, il y a eu des vraies avancées. Je ne veux pas sous-estimer ce qui avait été fait, par exemple, avec le CFCM“, a argué le chef de l’État.

Mais l’État discutait bien souvent aussi avec d’autres États, dans le cadre d’une forme de rémanence, pas simplement diplomatique mais qui embarquait aussi toute une histoire dont il fallait progressivement sortir (…). C’est pourquoi nous avons décidé de mettre fin au CFCM. De manière très claire. Et à son activité“, déclaré Macron.

A noter que le CFCM est composé de fédérations qui prennent leurs instructions auprès des pays d’origine (Maroc, Algérie, Turquie…). Cette pluralité a fini par miner le terrain avec des dissensions internes. Au point qu’en décembre 2021 le gouvernement lui a tourné le dos et s’est adressé au Forif, une organisation dont les membres sont des acteurs sur le terrain choisis par les préfets.

L’autre avantage d’une telle orientation c’est qu’elle tarit le soupçon persistant de courants islamistes rigoristes et radicaux en provenance de l’étranger et qui tentaient de s’infiltrer par le biais du CFCM.

Pourtant ce dernier, même lâché par plusieurs fédérations de mosquées, a martelé en janvier dernier son droit à continuer à parler et agir au nom des musulmans de France. Et d’ailleurs dimanche prochain il organise une assemblée générale pour plancher sur un éventuel changement de ses statuts, avec une présence plus forte des départements et moins d’influence pour les fédérations.

Macron et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ont un problème : le co-président du CFCM par intérim, Ibrahim Alci, convié à la réunion de l’Élysée, a déclaré ceci : “Un CFCM ça ne se dissout pas comme ça“. Le conseil d’administration “va se réunir” et “s’il veut dissoudre, ça se dissoudra“. Si la décision doit être prise elle se fera de manière “démocratique“, a-t-il ajouté.

Pour autant il est possible que le CFCM renaisse de ses cendres, “différemment“, via “une autre association, une autre organisation“, avec une autre appellation. Ibrahim Alci n’a pas souhaité en dire plus. Affaire à suivre.

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