Economie

Malgré les consignes des bailleurs de fonds, les recrutements de masse dans l’administration continuent

Malgré les consignes des bailleurs de fonds, les recrutements de masse dans l’administration continuent

Une proposition amendant la loi N° 112-83, portant sur le statut de base des agents de l’Etat présentée par des députés du « Mouvement du Peuple » vient d’être adoptée aujourd’hui mardi 25 mai 2021 au parlement. Cet amendement permet le recrutement « exceptionnel » des ouvriers de chantiers âgés entre 45 et 55 ans.

Les députés ont justifié leur proposition par la nécessité de proposer des initiatives législatives au profit des ouvriers de chantiers. Les observateurs insistent sur le fait que ce type de recrutement hors concours dans la fonction publique n’est qu’une forme d’emploi fictif pour des raisons partisanes.

Cet énième recrutement de masse intervient, à un moment critique, où les bailleurs de fonds exigent pour tout octroi de prêt à la Tunisie l’arrêt des recrutements et les augmentations salariales.

Le fléau des recrutements anarchiques ou fictifs n’a cessé de gangréner l’administration tout au long de la dernière décennie. A titre d’exemple, le nombre des ouvriers de chantier a remarquablement augmenté passant de 21 mille en 2010 à plus de 125 mille actuellement. Un accord a été signé entre le gouvernement et l’UGTT le 20 octobre 2020 pour l’intégration de la majorité de ces ouvriers dans la fonction publique.

Selon plusieurs responsables, des milliers de recrutements se font constamment sans l’aval du ministère des finances, et ce dans le cadre des « régularisations » de situation.

On assure, également, qu’on peut recruter, dans plusieurs situations, des gens dont la fonction publique n’a pas besoin, juste à cause de leurs plaintes. L’exemple le plus frappant est celui de la signature par le gouvernement de l’accord humiliant d’ « El Kamour ».

Par ailleurs, Hasna Ben Slimane, ministre de la fonction publique, vient d’évoquer qu’une solution sera trouvée pour activer les textes d’application de la loi 38-2020 permettant le recrutement exceptionnel des « diplômés » ayant au minimum dix ans de chômage dans la fonction publique.

Le coût exorbitant de ces recrutements qui pourrait atteindre 200 millions de dinars par an n’a même pas été budgétisé en 2021.

Mme. Ben Slimane a dénoncé en décembre 2020 la gestion catastrophique des finances publiques qui dure depuis des années et qui est due principalement aux recrutements fictifs dans le secteur public.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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