Encore du rififi entre le Niger et la France. Bon, officiellement il n’y en a pas, en tout cas pas plus que les éruptions de ces derniers mois consécutives au coup d’Etat du 26 juillet 2023. Mais le refoulement de plusieurs citoyens français à l’aéroport de Niamey interroge à tout le moins. Et puis il y a ce document d’Air Burkina qui défraye la chronique depuis le 1er février 2024. Ce qui est certain c’est que des ressortissants français ont fait cette amère expérience à leur arrivée sur le sol nigérien ces derniers jours, même quand leurs documents de voyage sont parfaitement en règle…
La direction de la compagnie aérienne a démenti hier dans la soirée avoir pondu ce document mais ne dit rien formellement sur la possibilité ou non pour les Français de continuer à voyager au Niger en dépit de la tension extrême entre les deux pays. Ce qu’on sait c’est que ce fameux document est présenté comme une note interne de la compagnie et il dit ceci : «selon les autorités nigériennes, tout passager de nationalité française n’est plus autorisé à rentrer sur le territoire nigérien», en conséquence les vols en direction du Niger lui sont interdits…
Des sources travaillant à Air Burkina ont confirmé à RFI que la note a bien été émise par la compagnie. Royal Air Maroc a corroboré l’existence de la directive en indiquant que depuis près d’une semaine une autorisation spéciale des autorités nigériennes est requise pour les ressortissants français. Pourtant une source proche du régime nigérien affirme qu’il n’y a aucune décision officielle dans ce sens, tout en confirmant que la police locale refoule des Français depuis quelques jours à l’aéroport de Niamey.
RFI a fait état d’au moins 5 cas de refoulement dont l’un titulaire d’un passeport diplomatique des Nations unies. Alors est-ce des mesures de représailles déguisées de la part de Niamey, comme le confie la même source ? On sait que Paris a fortement irrité la junte nigérienne en rayant d’un trait les visas de plusieurs personnalités locales qui tiraient sur la France. Les prochains jours nous édifieront sur cette étrange affaire…
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