Tunisie

Par Amine Ben Gamra : La Tunisie et la géopolitique des migrations 

Par Amine Ben Gamra : La Tunisie et la géopolitique des migrations 

Le rythme de la migration irrégulière vers l’Europe via les côtes tunisiennes s’est accéléré ces derniers mois, en raison des répercussions des crises économiques et politiques que traversent les pays de la région, fuyant la pauvreté, le terrorisme et le changement climatique. Alors que les bateaux débarquaient, des politiciens populistes de toute l’Europe, notamment d’Italie, ont attisé les flammes de la panique, plaçant la Tunisie en tête de l’agenda politique européen.

 

Face à cette situation la Commission européenne avait annoncé qu’elle commencerait à allouer les fonds prévus dans le cadre de l’accord avec la Tunisie afin de faire baisser les arrivées de migrants. La Commission a précisé que sur les 105 millions d’euros d’aide prévue par cet accord pour lutter contre l’immigration irrégulière, quelque 42 millions d’euros allaient être alloués rapidement.

Cette somme modeste symbolise non seulement le manque d’ambition de l’Europe envers ses voisins du sud de la Méditerranée, mais aussi une politique égoïste qui ne parvient pas à résoudre les vrais problèmes de la Tunisie à court d’argent.

L’Union européenne cherche à se décharger de la gestion des flux migratoires sur notre cher pays via un accord économique et migratoire comportant une enveloppe ridicule.

Résultat : le président Kaïs Saïed de déclaré que « La Tunisie qui accepte la coopération n’accepte pas tout ce qui s’apparente à de la charité ou à la faveur, car notre pays et notre peuple ne veulent pas de la sympathie et ne l’acceptent pas quand elle est sans respect ».

Dans le contexte d’une crise financière profonde, les dirigeants tunisiens devraient s’assurer que leurs partenaires de l’UE comprennent l’importance de la stabilité globale de la Tunisie dont la sécurité est primordiale non seulement pour les 12 millions de Tunisiens mais aussi pour les Européens.

Il est grand temps de faire pression sur l’Europe pour obtenir de soutien financier comme Erdogan en 2020. En effet, afin de faire pression sur l’Europe pour obtenir davantage de soutien financier, la Turquie avait menacé ouvertement les Européens d’ouvrir les vannes si les milliards d’euros promis n’étaient pas versés. Le chef d’État turc reproche à l’Europe de tarder à verser les fonds promis à la Turquie pour l’aider à prendre en charge 3,7 millions de réfugiés syriens sur son territoire.

Depuis l’annonce d’Ankara de ne plus bloquer le passage des migrants vers l’Europe, plus de 10 000 personnes ont convergé vers la Grèce.

Résultat : Lors d’un sommet réunissant les dirigeants des Vingt-Sept, la Commission européenne a proposé d’allouer 5,7 milliards d’euros pour financer l’aide aux Syriens réfugiés en Turquie, au Liban et en Jordanie. Pour la seule Turquie, une enveloppe de 3,5 milliards d’euros est destinée à soutenir les 3,7 millions de Syriens qui s’y sont installés.

 

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

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