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Par Jawhar Chatty : Fethi Zouhair Nouri, le cri d’un expert

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Trois nouveaux phénomènes majeurs distinguent la période post-17decembre-14 janvier 2011, dont le pays et la société continuent encore aujourd’hui à en subir le travestissement et les excès: une liberté d’expression qui s’accommode peu avec le principe de la responsabilité, une culture de la contestation systématique et, enfin, une profusion d’experts en tout, les experts de la 25ème heure.  La conjonction des trois avait et abouti encore à une forme de chaos pacifié, une certaine anarchie entendue, comme arrangée. Tout naturellement, dans un tel nouvel ordre, la médiocratie s’épanouit. Les médiocres et les incompétents ont le vent en poupe, à tous les niveaux. Le plus grand perdant dans tout cela est bien sûr le pays et les jeunes générations qui baignent depuis plus de douze ans dans un océan de médiocrité, nourri de spectacles affligeants, de scandales et de buzz à tous les étages.

La responsabilité des médias à cet égard n’est pas mince. Beaucoup même ont nourri et entretenu ce climat délétère et toxique. Le mot d’ordre : abrutissement et nivellement par le bas. Très peu sont les doctes experts qui ont su résister à la tentation du vedettariat que leur offrait le temps d’une parole, d’une apparition audiovisuelle, l’espace d’une colonne dans un journal.

Beaucoup s’étaient pris au jeu par ambition. Certains s’y sont très vite brûlés les ailes, d’autres y ont su trouver un excellent catalyseur de leurs carrières et puissant levier d’une ambition politique ou autre…

D’illustres inconnus universitaires étaient du jour au lendemain devenus des stars, et parfois même au sommet du pouvoir…

Ce papier n’a pas l’ambition de dénoncer les travers de la société du spectacle et la République des experts. Il est tout juste une réaction à chaud à un post de Fethi Zouhair Nouri, universitaire-économiste où il dit être aujourd’hui frappé d’injustice, exclus du ’circuit’ et payer très cher ses apparitions et prises de position dans les différents médias.

Je ne connais pas M. Nouri.  Je ne doute cependant pas ni de ses compétences ni de sa sincérité et encore moins de son engagement pour la Tunisie. L’ancien Premier ministre français Raymond Barre a eu cette réplique restée célèbre depuis, à un média qui lui donnait du « Premier grand économiste de France »:

« Nous n’avons pas d’économistes, tout au plus des maitrisards en économie ».

 A méditer.

Jawhar Chatty

 

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Publié par
Tunisie Numérique