A la première et éventuelle occasion de rencontre avec le Président Kais Saïd, qui aura alors fini par se résoudre à écouter, je dirais une chose et une seule : tout le combat des mères pour l’éducation de leurs enfants. Un combat quotidien, de tout instant, en tout instant. La parité homme-femme, l’égalité même en matière d’héritage ne veulent plus rien dire quand une mère qui s’était étripée pendant des années est non seulement violentée par un mari infidèle et constamment absent et qui risque quand elle exige le divorce de tout perdre. Une immense injustice et la mort dans l’âme , en prime.
Le péril imminent, la Sécurité nationale, les fauteurs de troubles, les interférences étrangères, les partis politiques qui ne valent pas un sou, les lobbies et les cartels et leurs profondes ramifications, il en est largement instruit. Je ne lui parlerai pas de tout ça. D’ailleurs, je n’aurais sans doute pas assez de temps de le faire. Autant donc aller de facto à l’essentiel.
L’essentiel tient en deux mots : les droits de la femme et des enfants
La rentrée scolaire est à chaque fois une nouvelle aventure, un nouveau défi pour un enfant , indépendamment de son âge. Elle est aussi un grand moment de beaucoup d’espoir mais aussi de craintes et d’appréhensions pour une large frange des familles tunisiennes. Au Président Kais Saïd, je ne lui ne lui parlerais même pas du prix du cahier scolaire qui reste toujours hors de prix en dépit du louable effort de l’Utica, qui demeure tout de même un amoncellement de corporations. Il le sait. Ni d’inflation ni de tout ça. Je resterais absolument positif.
Je rappelle seulement à son souvenir, ces grands moments de bonheur qu’il avait sans doute vécu en faisant la queue pendant des heures devant une librairie , menu d’une stricte et rigoureuse liste de fournitures scolaires pour ses enfants. Les moments où il avait certainement aussi passé à étiqueter tous les cahiers et manuels scolaires nouvellement acquis. Le petit panier du matin, les goûters, le suivi des cours, la révision des cours,…les angoisses à la veille des examens des enfants…
Je lui dirais qu’il ne pourra pas espérer bâtir une société équilibrée et épanouie aussi longtemps que les droits des femmes, de la femme- mère tout particulièrement, sont bafoués. Que l’ Acte historique du 25 juillet est un acte non seulement politique, mais que c’est un Acte qui porte un projet de société majeur : réhabilitation des valeurs, de l’équité et de la Justice .
Jawhar Chatty
Que se passe-t-il en Tunisie?
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