Le chef de file de l’extrême droite néerlandaise, Geert Wilders, a brandi ce lundi 26 mai une menace directe de rupture de la coalition gouvernementale aux Pays-Bas si ses exigences en matière de politique migratoire ne sont pas mises en œuvre dans les semaines à venir.
Un nouvel épisode dans une tension politique croissante au sein d’un exécutif fragile, confronté à des divergences profondes sur la question des réfugiés.
Dix mesures radicales pour « tenir parole »
Lors d’un point presse convoqué en urgence, le dirigeant du Parti pour la liberté (PVV), arrivé en tête des élections législatives avec 37 sièges sur 150, a présenté un plan de dix mesures qu’il souhaite voir adoptées « dans les semaines qui viennent, pas plus ».
Parmi ces propositions figurent :
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La fermeture des frontières aux demandeurs d’asile,
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Le renforcement du contrôle des frontières,
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L‘expulsion des binationaux condamnés pénalement,
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La fermeture de tous les centres d’accueil pour réfugiés,
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Et le retour forcé de dizaines de milliers de Syriens vers leur pays d’origine.
« Il est temps de cesser d’ouvrir des centres d’asile. Il faut les fermer », a martelé Wilders, avant d’ajouter : « Si tu franchis les limites de manière dangereuse en tant qu’étranger et que tu te comportes mal, tu dois quitter ce pays. »
Pression maximale sur un gouvernement déjà fragilisé
La menace est claire : si le programme n’est pas mis en œuvre, ou l’est de manière insuffisante, son parti quittera la coalition. « Les électeurs qui ont fait du Parti pour la liberté la première force politique méritent un gouvernement qui tient ses promesses », a-t-il insisté.
Ce coup de pression intervient dans un contexte politique tendu aux Pays-Bas, où la coalition menée par le Premier ministre Dick Schoof peine à maintenir un équilibre entre les partis de droite, de centre-droit et les ultra-conservateurs du PVV.
Wilders n’en est pas à sa première menace de retrait, mais jusqu’ici, la coalition a tenu bon. Toutefois, la radicalité de ses demandes, notamment l’expulsion de Syriens ou la révocation de la nationalité dans certains cas, pousse les partenaires gouvernementaux à une ligne rouge difficile à franchir sans violer des engagements internationaux ou principes constitutionnels.
Une popularité en léger repli, mais une force politique centrale
Selon les derniers sondages, la popularité du PVV s’est légèrement érodée depuis les élections, mais le parti reste l’un des trois piliers majeurs du paysage politique néerlandais, aux côtés du Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) de tendance libérale et du bloc travailliste/écologiste (PvdA/GL).
Cette situation place Wilders dans une position de pouvoir charnière, qu’il exploite pour imposer son agenda ultra-restrictif sur l’immigration, sujet hautement sensible dans une Europe confrontée à des vagues migratoires et à une montée généralisée des droites radicales.
Une coalition à l’épreuve de l’idéologie
Le gouvernement néerlandais est désormais face à un dilemme : accepter partiellement les exigences du PVV pour éviter une crise immédiate, ou maintenir une ligne plus modérée au risque de voir sa coalition voler en éclats.
Alors que la rhétorique de Geert Wilders se fait de plus en plus musclée, la question migratoire devient un test majeur de stabilité politique aux Pays-Bas.
Dans un climat européen marqué par la polarisation et la montée des discours égoïstes, la position néerlandaise pourrait avoir un effet domino sur d’autres gouvernements confrontés à des pressions similaires.
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