Depuis le début de l’année 2025, le marché pétrolier s’inscrit dans une dynamique baissière marquée, ramenant le prix du baril à des niveaux rarement atteints ces dernières années.
Cette évolution, portée par la stratégie de l’OPEP et la politique commerciale américaine, a des répercussions majeures sur les économies importatrices, dont la Tunisie, qui profite d’un allègement de sa facture énergétique, tout en modifiant subtilement les équilibres économiques mondiaux.
L’OPEP et les États-Unis, architectes d’une tendance baissière
La récente décision de l’OPEP+ d’augmenter sa production, conjuguée à la hausse continue de l’offre américaine, a contribué à l’accélération de la baisse des prix du Brent et du WTI, tous deux passés sous la barre des 65 dollars.
Cette orientation, qui vise à préserver des parts de marché face à la transition énergétique mondiale, s’accompagne d’une demande mondiale affectée par la montée des droits de douane américains et le ralentissement de l’économie chinoise. Ainsi, le marché pétrolier évolue dans un contexte de surabondance de l’offre et d’incertitude sur la demande, ce qui pèse durablement sur les cours.
Tunisie : un soulagement budgétaire à court terme
Pour la Tunisie, pays fortement dépendant des importations énergétiques, la baisse du pétrole offre un répit immédiat. Selon les estimations statistiques, la chute des prix pourrait générer une économie de plus de 1,2 milliards de dinars sur le budget de l’État en 2025, allégeant la facture énergétique et réduisant le déficit commercial. Cette embellie, toutefois, pourrait s’avérer éphémère.
L’économie tunisienne, tournée vers l’export, reste étroitement liée à la santé économique de l’Europe, principal débouché de ses produits industriels. Or, la perspective d’une récession mondiale, alimentée par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et par le ralentissement global de la croissance, menace de réduire la demande pour les exportations tunisiennes et d’affaiblir les recettes fiscales à moyen terme.
Une recomposition progressive des équilibres mondiaux
À l’échelle internationale, la baisse des prix du pétrole traduit une recomposition progressive des équilibres économiques. Les pays consommateurs bénéficient d’un allègement de leurs dépenses énergétiques, tandis que les producteurs doivent s’adapter à des revenus moindres.
Cette nouvelle donne accélère la réflexion autour de la diversification économique et de la transition énergétique, tout en maintenant une forte volatilité sur les marchés, sensibles aux tensions géopolitiques et aux décisions des grands acteurs du secteur.
Une période d’ajustements pour la Tunisie et le monde
La Tunisie tire un avantage immédiat de la baisse des prix du pétrole, qui allège sa facture énergétique et soutient ses finances publiques. Néanmoins, cette situation s’inscrit dans un contexte mondial en mutation, où la volatilité des marchés et l’évolution des politiques énergétiques imposent une vigilance constante.
Pour la Tunisie comme pour le reste du monde, l’heure est à l’ajustement et à la préparation des prochaines étapes de la transition économique et énergétique.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires