Economie

Peut-on encore sauver la BFPME ?

Peut-on encore sauver la BFPME ?

Une séance de travail présidée hier mercredi 5 avril 2023 par la Cheffe du gouvernement Najla Bouden a été consacrée au dossier de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME).

Lors de cette séance de travail, Bouden a mis l’accent sur la nécessité de l’adoption d’un système intégré de financement des PME permettant la rationalisation des intervenants et la complémentarité avec le secteur privé.

Quelle marge de manœuvre pour le sauvetage ?

La démarche officielle s’inscrit, selon les déclarations, dans le but de concrétiser les politiques publiques économiques et sociales dans le domaine de la création des PME et ce, dans l’objectif de la création des emplois et le développement des régions.

L’accent a été mis aussi sur la nécessité d’instaurer un nouveau modèle économique dans le cadre d’une approche intégrée de financement des petites et moyennes entreprises. Il a été décidé également d’entreprendre un ensemble de mesures urgentes en vue d’améliorer la situation de la banque à court terme.

Cependant, la situation financière de la banque montre que sa manœuvre de sauvetage parait extrêmement difficile notamment au vu de sa perte de ses fonds propres à cause de son accumulation de déficits colossaux ce qui a impacté sa solvabilité financière devenue négative.

En plus, il est presque certain que le projet de la transformation de la BFPME en banque des régions prévu depuis plusieurs années a été définitivement abandonnée.

Perte des fonds propres

Il est à noter que les pertes de la banque sont estimées en 2021 par le ministère des finances à 5,2 millions de dinars à la suite de la régression produit net bancaire (PNB) à seulement 8,6 millions de dinars, soit une baisse de 3,4% par rapport à 2020, d’après le 27ème rapport du Haut Comité de Contrôle Administratif et Financier (HCCAF) pour la période 2020/2021, publié dernièrement.

La plupart des indicateurs d’activité de la banque ont également connu une régression remarquable en 2021. Il s’agit en particulier des engagements auprès des établissements bancaires, du Trésor et de la Banque centrale de Tunisie (BCT), du Centre des Chèques Postaux (CCP) et du trésor public, de 14,9 millions de dinars, soit de 37,8%.

La valeur des actifs de la banque a continué sa baisse pour se situer, à fin 2021 à 289,5 millions de dinars, soit une chute de 9,9 millions de dinars par rapport à 2020.

La solvabilité financière de la banque a continué son trend baissier pour être estimée au terme de l’année 2021 à -3,8%, soit une baisse de 1,8 point de pourcentage par rapport à l’année 2020. Cette situation est due à la régression des fonds propres de la banque à cause des pertes enregistrées contre une stabilité des engagements de la clientèle.

Selon le rapport du HCCAF, la BFPME fait face à un manque de clarté au niveau des orientations stratégiques, en plus de l’absence d’un certain nombre d’outils d’organisation, tels que le contrat programme, la loi-cadre et les guides de procédures. Selon le comité, le taux des créances douteuses s’est élevé à 81% en 2019.

Le HCCAF fait savoir que plusieurs décisions prises par la direction générale que ce soit au niveau du conseil d’administration ou de l’autorité de tutelle ont été gelées depuis l’adoption de la loi de finances de 2019 qui stipule la création de la banque des régions qui devrait absorber la BFPME et n’a toujours pas vu le jour.

« La BFPME sera la banque des régions tunisiennes et aura pour mission d’encourager l’investissement dans les gouvernorats enclavés comme Sidi Bouzid ou Kasserine. C’est une des priorités du gouvernement actuel et c’est aussi la volonté des institutions étrangères qui veulent investir en Tunisie » avait déclaré l’ex PDG de la BFPME, Slim Feriani, début février 2017.

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