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Production de vaccin à ARNm en Tunisie : Qu’est devenu le beau projet validé par l’OMS en 2021?

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La Tunisie fait partie des 8 pays africains qui ont tout ce qu’il faut – la maîtrise technique et les équipements – pour fabriquer à très court terme des vaccins anti-Covid 19 à ARN messager (ARNm). Le hic c’est que l’industrie pharmaceutique mondiale (appelé communément Big Pharma) freine des quatre fers pour céder ses licences de fabrication, histoire de garder la main sur cette affaite très juteuse. Mais la Tunisie a eu sa chance en juillet 2021 et depuis c’est le statu quo...

Le chef du gouvernement de l’époque, Hichem Mechichi, s’était rendu à Genève, en Suisse, au siège de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). C’était pour négocier avec le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, les modalités de la production en Tunisie du fameux vaccin ARNm. Mechichi était accompagné de la directrice de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, Nissaf Ben Aleya, du ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi (il assurait l’intérim du ministre de la Santé limogé, Faouzi Mehdi) et de Hichem Louzir, président de la campagne de vaccination et directeur de l’Institut Pasteur. D’ailleurs c’est le Professeur Louzir qui avait brillamment plaidé la cause de la Tunisie…

Les échos de la présentation des atouts tunisiens furent très bons. L’OMS entrevoyait déjà la possibilité de faire de la Tunisie un Hub pour la production de vaccins. L’industrie pharmaceutique locale est bien outillée, l’environnement scientifique est sain, le cadre législatif et réglementaire est favorable à des innovations dans ce sens. Il était question de concevoir des vaccins à ARNm qui ne cibleraient pas que le Covid, mais aussi d’autres maladies et également les infections parasitaires. On avait même imaginé le cadre idéal pour ce projet : Des .partenariats public-privé (PPP)…

Que sont devenues ces bonnes intentions ? Et bien des voeux pieux dans l’état actuel des choses. Pourtant ailleurs sur le continent africain des projets avancent. L’Algérie certes n’en est pas encore à des vaccins à ARNm mais a commencé à produire massivement des sérums chinois. La Tunisie fait d’ailleurs partie des pays qui profitent de ce saut algérien, en attendant les exportations massives vers le reste du continent. Le Maroc a également mis sur les rails la production de vaccins anti-Coronavirus, en partenariat avec la société suédoise Recipharm…

Bon, pour le moment aucun pays africain ne fabrique des vaccins à ARNm, les quelques exemples qu’on a sur place ce sont des mises en bouteille. La Tunisie est tout à fait capable d’être le premier pays d’Afrique à produire de bout en bout les sérums de Pfizer BioNTech ou Moderna. Mais il faudra accélérer la cadence car la concurrence, qui n’a pas nos problèmes économiques et politico-institutionnelles, ne sommeille pas…

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