Notre cerveau interprète souvent les situations en suivant des schémas préétablis, qui peuvent parfois être incorrects. Certaines distorsions de pensée chez les parents peuvent nuire à leur relation avec l’enfant ainsi qu’à la santé mentale de toute la famille. Voici cinq types de pensées négatives courantes et des astuces pour « purifier » son esprit.
- Le catastrophisme
– « S’il jette ses jouets partout, il deviendra un bordélique. »
– « Si je ne suis pas plus stricte, il grandira en étant irresponsable. »
– « Si je ne le critique pas, quelqu’un d’autre le fera et cela lui fera mal. »
Essayer de prédire l’avenir ou imaginer des scénarios catastrophiques provoque souvent une grande anxiété. Cette anxiété ne favorise pas un climat serein et productif pour résoudre les problèmes d’interaction avec l’enfant. Cette pensée est souvent associée à un style éducatif basé sur la surprotection (« Je dois tout contrôler pour éviter les catastrophes ») ou l’autoritarisme (« Il doit être maintenu dans un cadre strict pour éviter le pire »).
- Le syndrome de la « mauvaise mère »
– « Si je fais une erreur maintenant, il me reprochera plus tard de l’avoir traumatisé, et je serai une mauvaise mère. »
– « Si l’enfant pleure ou fait une crise, c’est forcément de ma faute. »
Se concentrer sur ses échecs, se qualifier de « mauvaise mère » ou avoir des exigences trop élevées envers soi-même conduit à un sentiment d’anxiété et de culpabilité. Ces pensées ne sont qu’une autre forme du catastrophisme et ne contribuent pas réellement à la résolution du problème.
- Les étiquettes et le filtre négatif
Se focaliser sur les comportements négatifs tout en ignorant les aspects positifs.
– « Il est tout simplement incontrôlable ! »
– « Quel paresseux ! »
– « C’est un égoïste ! »
– « Il le fait exprès pour m’embêter. »
Attribuer de telles étiquettes amène à ne voir que le comportement négatif de l’enfant. Ces pensées finissent souvent par se manifester verbalement. L’enfant finira par croire à ces jugements et intègrera ces caractéristiques comme partie intégrante de sa personnalité. Il est important de chercher les besoins non satisfaits de l’enfant (besoin d’attention, de limites claires, de reconnaissance, etc.) et de travailler sur l’amélioration des relations plutôt que de coller des étiquettes.
- Les généralisations excessives
– « Tous les enfants d’aujourd’hui sont irresponsables. »
– « Il n’écoute jamais personne ! »
Il est difficile de comprendre la réalité propre de son enfant et de décoder son comportement si l’on se limite à des généralisations. Rester concentré sur la situation spécifique est essentiel pour favoriser une meilleure compréhension et un accompagnement adapté.
- Les attentes irréalistes
– « Il doit être intelligent, courageux, beau, soigné, heureux, etc. »
Il est naturel de vouloir le meilleur pour son enfant, mais lui imposer des attentes irréalistes peut nuire à sa propre perception de lui-même et à la relation parent-enfant. Ce qui peut sembler être « idéal » pour les parents ne correspond pas forcément aux besoins réels de l’enfant.
Comment identifier et changer ces pensées nuisibles ?
Si vous vous reconnaissez dans ces schémas de pensée, voici une méthode pour les surmonter :
Étape 1 : Identifier les situations problématiques
Rappelez-vous des situations dans lesquelles vous ressentez des émotions négatives vis-à-vis de votre enfant. Notez-les.
Étape 2 : Identifier les pensées
Essayez de vous rappeler ce que vous pensiez dans ces moments-là. Notez ces pensées à côté des situations.
Étape 3 : Analyser l’efficacité de ces pensées
Posez-vous la question : « Est-ce que cette façon de voir les choses aide à résoudre le problème ou à prévenir à coup sûr un incident futur ? » Ensuite, réfléchissez à une évaluation plus bénéfique de vous-même, de l’enfant et de la situation.
Étape 4 : Appliquer une critique constructive
Pour sortir du cercle vicieux des pensées négatives, appliquez les règles d’une critique équilibrée :
– Pointer des erreurs spécifiques, pas toute la personne : Remplacez « Je suis une mauvaise mère » par « J’ai crié sur mon enfant, ce n’était pas correct ».
– Voir le positif : Notez ce que vous avez bien fait malgré l’erreur (« J’ai crié, mais je m’en suis rendu compte rapidement et me suis arrêtée »).
– Regarder vers l’avenir : Formulez un plan d’action pour la prochaine fois (« Je ne peux pas changer le passé, mais je vais m’excuser auprès de mon enfant et lui expliquer ce qu’il s’est passé »).
– Faire preuve de bienveillance : Reconnaître ses limites et ses efforts (« Je ne suis pas parfaite, mais je travaille pour faire mieux »).
Étape 5 : Préparer l’avenir
Pour éviter de reproduire la même situation, réfléchissez aux actions à entreprendre. Si le comportement de l’enfant est en cause, envisagez une discussion avec lui pour explorer des alternatives et satisfaire ses besoins autrement.
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