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Psychologie : Le principe de Cunningham : l’astuce psychologique simple qui fait parler n’importe qui

Psychologie : Le principe de Cunningham : l’astuce psychologique simple qui fait parler n’importe qui

Une erreur bien placée peut tout changer

Imaginez : quelqu’un vous regarde très sérieusement et vous lance :
« Le Titanic a été coulé par des extraterrestres, non ? »
Vous riez intérieurement, bien sûr. Mais aussitôt, vous sentez cette envie irrépressible de le corriger. D’expliquer. De prouver, documents et dates à l’appui, que non, ce sont bien des icebergs – pas des ovnis – qui ont eu raison du paquebot.

Mais pourquoi diable ressent-on ce besoin de corriger les gens ?
Parce que notre cerveau adore remettre de l’ordre dans ce qui lui semble bancal. C’est plus fort que nous : quand quelqu’un se trompe, on se sent investi d’une mission divine. Et ce réflexe, aussi humain que puissant, a un nom (et un petit côté malin) : le principe de Cunningham.

Le principe de Cunningham, c’est quoi exactement ?

Selon la légende du web, c’est le programmeur Ward Cunningham qui aurait théorisé cette drôle de loi :

« Le meilleur moyen d’obtenir une bonne réponse sur Internet, ce n’est pas de poser une question, mais d’y répondre… de façon manifestement fausse. »

Autrement dit : dites une bêtise, et quelqu’un se fera un plaisir de vous corriger, en vous livrant au passage toutes les infos dont vous aviez besoin. Pas mal, non ?

Ce phénomène n’est pas nouveau. Déjà Socrate, 2 500 ans plus tôt, usait de la même stratégie. Il posait des questions « naïves » pour pousser ses interlocuteurs à développer leurs idées. Résultat : ils en disaient bien plus qu’ils ne l’auraient fait spontanément. Même Sherlock Holmes, version Benedict Cumberbatch, le disait :

« Les gens n’aiment pas raconter. Ils aiment contredire. »

Comment utiliser ce principe dans la vraie vie

Minarella, blogueuse sur Medium, a testé ce principe avec succès. Enseignante d’anglais au Japon, elle se heurtait à des enfants très (trop) silencieux.
Mais dès qu’elle commençait à pointer une photo d’éléphant en affirmant : « C’est une girafe, non ? », c’était magique. Les enfants s’animaient :

« Mais non, c’est un éléphant ! »

En remettant en question quelque chose d’évident, elle réveillait leur envie de participer. Ce n’était plus une leçon, c’était une mission pour rétablir la vérité !

Chez les adultes aussi, ça fonctionne

Même les grandes personnes n’y échappent pas. Minarella raconte :

« Si je demande à un ingénieur de m’expliquer son métier, il me répond souvent de manière vague : “Je conçois des systèmes.” Et puis plus rien.
Mais si je glisse une petite erreur : “Ah oui, vous fabriquez des moteurs ?”, là, ça y est, c’est parti ! Il se met à corriger, expliquer, détailler. Il devient passionnant. Il faut juste relancer de temps en temps avec un petit : ‘Vous êtes sûr ?’ et la conversation roule toute seule. »

La clé ? Ne pas attaquer, mais feindre l’ignorance bienveillante. Les gens adorent prouver qu’ils savent. Et quand vous leur en donnez l’occasion… ils s’ouvrent comme des livres.

Une astuce (presque) infaillible

Attention, cette technique ne marche pas à tous les coups. Si votre interlocuteur est du genre zen et tolérant à l’erreur, il vous laissera peut-être patauger sans rien dire. Mais rassurez-vous : c’est assez rare. En général, les gens n’aiment pas voir une erreur rester impunie.

Et dans une discussion, quoi de mieux qu’un petit débat (même involontaire) pour rompre la glace, rendre l’échange plus vivant, et surtout obtenir des réponses bien plus riches qu’un simple “oui/non” ?

Conclusion

Le principe de Cunningham, c’est une ruse sociale aussi subtile qu’efficace.
Que vous soyez prof, journaliste, curieux ou juste en quête de conversations plus profondes, oser dire une bêtise bien dosée peut ouvrir des portes inattendues.
Alors la prochaine fois que vous cherchez à briser la glace ou en savoir plus sur quelqu’un, n’ayez pas peur de vous tromper exprès. Vous verrez, les meilleurs bavards sont souvent ceux qui adorent vous corriger.

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