Economie

Renforcer la prévention des risques financiers : un impératif urgent

Renforcer la prévention des risques financiers : un impératif urgent

La Tunisie fait face à une nécessité accrue de consolider ses mécanismes de prévention des risques financiers, enjeu majeur pour la stabilité économique nationale. 

La loi de finances 2025, accompagnée de directives institutionnelles récentes, trace une voie nouvelle pour mieux encadrer les activités financières, renforcer la transparence et protéger les investisseurs. Ces mesures interviennent dans un contexte marqué par des défis financiers et une pression croissante sur les institutions de contrôle.

Une loi de finances axée sur la transparence 

Le texte budgétaire pour 2025 introduit plusieurs dispositions visant à améliorer la gestion des flux financiers. Parmi elles, l’obligation pour les banques, les institutions financières et les intermédiaires en bourse de déclarer et transférer les comptes inactifs depuis plus de 15 ans illustre une volonté claire d’assainir le secteur et de récupérer des fonds dormants. 

Cette mesure, assortie de la publication officielle des listes de ces comptes, vise à renforcer la transparence et à prévenir les fraudes liées à l’utilisation abusive des avoirs non réclamés. Parallèlement, la digitalisation et l’intelligence artificielle sont mises à contribution pour améliorer la traçabilité des transactions, notamment dans la lutte contre la fraude fiscale et la TVA, renforçant ainsi la capacité des autorités à détecter les irrégularités.

Directives pour la gestion des risques

La Banque Centrale de Tunisie a récemment actualisé sa circulaire relative à la couverture des risques et au suivi des engagements des banques et établissements financiers. 

Cette nouvelle réglementation impose une méthodologie plus stricte pour la constitution des provisions collectives, garantissant une meilleure évaluation des risques bancaires et une plus grande résilience du système financier face aux aléas économiques. Ces mesures s’inscrivent dans une dynamique de conformité aux standards internationaux, tout en répondant aux exigences spécifiques du contexte tunisien.

Structure dédiée 

Le Conseil du Marché Financier (CMF) a mis en place une nouvelle structure chargée de prévenir le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la prolifération des armes. 

Cette entité, rattachée directement à la présidence du CMF, assure une coordination renforcée avec les autorités nationales et internationales, tout en développant les capacités techniques et les programmes de formation des acteurs du marché. Cette initiative illustre la volonté des autorités tunisiennes d’adopter une approche proactive et fondée sur les risques, afin de préserver l’intégrité du système financier et d’éviter que des fonds illicites ne compromettent son bon fonctionnement.

La combinaison de ces mesures législatives et institutionnelles ouvre une nouvelle ère dans la prévention des risques financiers en Tunisie. En renforçant la transparence, en modernisant la gestion des risques et en structurant la lutte contre les flux illicites, le pays s’engage à restaurer la confiance des acteurs économiques et à garantir une stabilité durable du secteur financier. Cette dynamique exige toutefois une vigilance constante et une adaptation continue aux évolutions du contexte national et international.

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