Le secteur du textile en Tunisie, considéré florissant et pilier économique, est aujourd’hui en proie d’un risque d’un déclin significatif. Habib Hazami, le Secrétaire Général de la Fédération Générale du Textile, de l’Habillement, du Cuir et des Chaussures de l’UGTT, a tiré la sonnette d’alarme lors d’un atelier à Monastir. Il pointe du doigt une réalité sombre : seulement 70 entreprises sont actuellement actives dans ce domaine, un nombre bien loin des plus de 200 établissements qui animaient autrefois le secteur. Cette réduction drastique témoigne d’une érosion de l’industrie textile, réduite à un mince 15% du secteur de l’habillement qui compte encore 1700 entreprises.
Les défis d’une industrie en crise
Le secteur du textile et de l’habillement fait face à des défis majeurs, exacerbés par des pratiques commerciales défavorables et un environnement réglementaire inadéquat. Une des principales difficultés réside dans l’importation massive de tissus finis depuis Taïwan, une pratique que Hazami qualifie de “contrebande légalisée”.
Cette situation place les entreprises locales, qui s’engagent dans le processus complet de fabrication, du lavage à la finition, dans une position désavantageuse en raison de coûts de production élevés. Par ailleurs, la Tunisie importe annuellement plus de 100 millions de mètres de tissu, une quantité qui, si elle était réduite à 20 millions, pourrait significativement contribuer à la revitalisation du secteur textile local.
Appels à l’action : Des solutions proposées
Face à cette situation, Hazami propose plusieurs mesures. Il appelle à une priorisation des entreprises nationales dans l’attribution des marchés publics, spécifiquement pour les uniformes des forces armées et de la police, pour stimuler l’industrie locale. De plus, il souligne l’importance de réformer le système fiscal pour garantir une justice fiscale.
La majorité des augmentations salariales obtenues par les travailleurs du secteur sont actuellement neutralisées par des charges fiscales croissantes, une situation insoutenable qui appelle à une imposition plus équitable, prenant en compte les revenus modestes des employés du secteur.
Conclusion : Un secteur à la croisée des chemins
Le secteur textile tunisien se trouve à un moment critique, confronté à la nécessité de s’adapter pour survivre. Les appels de Habib Hazami mettent en lumière des enjeux majeurs, mais aussi des pistes concrètes pour redynamiser cette industrie essentielle.
Entre soutien gouvernemental, réformes fiscales et pratiques commerciales équitables, la route vers la relance est semée d’obstacles, mais aussi d’espoirs pour les nombreux Tunisiens qui dépendent de ce secteur pour leur subsistance.
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