Dans une déclaration accordée aujourd’hui à Tunisie Numérique, le porte-parole de l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises (ANPME) Abderrazek Houas nous a transmis les préoccupations des entrepreneurs et les difficultés auxquelles font face ces derniers.
Houas a qualifié la nouvelle loi de finances 2023 de secrète assurant que l’organisme en question n’a aucune idée sur les nouvelles mesures qui concernent les PME.
“ Nous ne connaissons pas les grandes lignes de la loi, nous attendons sa publication dans le JORT et nous réagirons par la suite. De toute façon, je ne pense pas que cette loi va être en faveur des PME. Plus de 140 mille entreprises ont déclaré faillite alors que 55 mille d’autres unités sont menacés de fermer leurs portes prochainement. Il y a des peines d’emprisonnement avec exécution immédiate contre 75% des propriétaires de ces entreprises et ce, à l’instar des professionnels qui sont poursuivis par la justice pour émission de chèques sans provision ou suite à des problèmes non réglés avec les recettes des finances ou la CNSS. Qu’a fait l’Etat pour résoudre tous ces problèmes ? Il a fait recours à la stratégie de l’autruche!” a-t-il déclaré.
Le spécialiste est passé en revue les difficultés majeurs auxquelles sont confrontés les jeunes pour la création d’une entreprise avec tous les risques que cela comporte expliquant qu’au lieu de soutenir ces derniers qui finissent par quitter le pays ou par être placé derrière les barreaux, les autorités choisissent d’encourager les start-ups.
” Nous risquons de devenir un pays de services: Les statistiques de production ont enregistré un recul de 11,5 d’après l’INS” a ajouté notre intervenant pointant l’absence d’une vision claire adoptée par les autorités.
Houas a pris l’exemple de l’Angleterre où, selon ses dires, les autorités essayent sans cesse de garantir l’approvisionnement de leurs marchés en médicaments et en matières premières en raison de la hausse attendue des frais du transport maritime.
La Tunisie pourrait faire face à des difficultés au niveau de l’achat des matières premières à cause des problèmes de production et ceci est le résultat de la destruction systématique des PME, a dit Abderrazek Houas.
“ Les autorités ont choisi de défendre certaines institutions au détriment des PME, dans ces conditions économiques étouffantes, il n’est pas assez facile de restaurer les entreprises qu’on perd tous les jours” a-t-il assuré rappelant que les propriétaires des boulangeries, les distributeurs en gros de médicaments, les sous-traitants et d’autres attendent toujours l’obtention de l’ensemble des sommes qui leur sont dues par l’Etat.
D’après Houas, de nombreux pays ont tiré des leçons de leurs expériences économiques dont le Maroc, la Mauritanie et la Palestine et ont réussi à dépasser la crise grâce à des réformes.
” On est dans la spirale de la catastrophe, on vit dans un Etat pompier qui n’élabore pas des stratégies pour prévoir la crise mais plutôt qui réagit après le chaos” a affirmé le porte-parole de l’ANPME.
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